À la suite de l’élection présidentielle émaillée de violences, ayant entrainé des pertes en vies humaines, ainsi que des dégâts matériels importants, pouvoir et opposition se sont retrouvés, le lundi dernier, pour entamer un dialogue politique. Des points d’accord sont certes à noter, mais également des divergences sont apparues entre les acteurs politiques ivoiriens.
Dialogue politique : La libération des prisonniers divise pouvoir et opposition
21 décembre 2020, le Premier ministre Hamed Bakayoko a présidé les premières discussions entre le gouvernement ivoirien, les plateformes de l’opposition ainsi que la société civile. Au cours de ce dialogue politique qui intervient à la suite d’un scrutin présidentiel tumultueux, les acteurs politiques ont été invités à mettre de l’eau dans leur vin et à privilégier, surtout l’intérêt supérieur de la Nation.
Aussi, après cette première rencontre, le Comité restreint présidé par le ministre Vagondo Diomandé a tenu sa première séance, le mercredi dernier, afin de faire le point des avancées, ainsi que les points d’achoppement de ces discussions.
« Le processus de décrispation de la vie politique en Côte d’Ivoire se poursuit. Lundi dernier, j’ai présidé la séance inaugurale du dialogue politique en présence des principaux partis de l’opposition. La cohésion nationale est primordiale pour la stabilité et la paix dans notre pays », a tweeté, ce jeudi, le Premier ministre, chef du Gouvernement.
Ci-dessous le compte rendu des travaux du Comité restreint
Le mercredi 23 décembre 2020, Monsieur le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a présidé dans la salle C de la Primature, la première séance du Comité restreint mis en place dans le cadre de la troisième phase du dialogue politique, accompagné de dix autres membres du Gouvernement.
1 – Les participants issus des partis politiques et de la société civile
Les onze (11) partis et groupements politiques (RHDP, PDCI-RDA, AFP/FPI, LMP, AID, GP-PAIX, URD, UDR, UDCY, RPP, et RENOUVEAU DEMOCRATIQUE), et les sept (7) organisations de la société civile (PEACE, POECI, APDH, GPATE, 2PFJ, GOFEHF et CNSI) conviés, ont tous répondu présents avec un haut niveau de représentation.
2 – Le déroulement
Le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, dans son mot d’ouverture, a justifié le regroupement des deux catégories d’acteurs, au sein d’un Comité restreint unique par la contrainte de temps, et rappelé les thématiques et les délais impartis, avant de laisser la parole aux participants.
Monsieur TIEDE Jean Gervais de « EDS », au nom de la « Coalition PDCI-RDA, EDS, FPI-AFD et l’URD », a lu une déclaration préconisant « un dialogue national inclusif avec une relecture des textes qui encadrent les élections ».
Un calendrier des travaux du Comité a été ensuite adopté, qui prévoit de traiter la question de l’environnement politique avant celle de la recomposition des CEI locales.
3 – Les résultats des travaux
À l’issue des discussions sur le thème du jour, à savoir l’environnement politique, il a été noté ce qui suit :
▪ Les points d’accord
Pour un apaisement de l’environnement politique national, les participants ont unanimement préconisé :
– La poursuite des discussions entre le Président Alassane OUATTARA et le Président Henri Konan BEDIE, en y associant le Président Laurent GBAGBO ;
– L’organisation d’assises nationales pour la paix et la réconciliation nationale ;
– Le principe de la libération des personnes, leaders politiques ou jeunes, poursuivis pour des faits liés au mot d’ordre de désobéissance civile ;
– La réparation au nom de l’État pour les victimes des crimes et exactions.
▪ Les points de divergence
Il a été noté un seul point de divergence, à savoir les modalités de la libération des personnes poursuivies :
o certains acteurs demandent une libération sans condition, au nom de la réconciliation ;
o d’autres en revanche, estimant que ce serait encourager l’impunité, exigent au préalable la justice et la repentance avant toute libération.