L’opposante ivoirienne Danièle Boni Claverie n’est pas du tout satisfaite de la manière dont est mené le dialogue politique entre le gouvernement et l’opposition. La présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD) a appelé le Premier ministre Hamed Bakayoko à être « conséquent avec ses propos ».
Danièle Boni Claverie remonte les bretelles à Hamed Bakayoko
Hamed Bakayoko a été désigné par Alassane Ouattara pour conduire le dialogue politique avec les opposants ivoiriens. « J’ai instruit le Premier ministre de reprendre les discussions avec les partis politiques pour mettre en œuvre les recommandations de la CEDEAO relatives à la Commission électorale indépendante, dans la perspective de la tenue des élections législatives dans le courant du premier trimestre 2021, afin d’être en conformité avec le calendrier de la mise en place des institutions de la IIIe République », a-t-il déclaré au cours de son investiture le lundi 14 décembre 2020 au palais de la présidence d’Abidjan-Plateau.
Lundi 21 décembre 2020, Hamed Bakayoko a reçu les membres de l’opposition à la Primature. Lors des échanges, le Premier ministre a tenu un langage franc à ses interlocuteurs. « Parlons-nous franchement sans défiances, sans arrière calculs, pour la paix, pour faire avancer notre pays. En tant que chef du gouvernement, je vais vous dire ma pleine disponibilité à aborder toutes les questions. Je vous invite, à l’occasion de ce débat, que nous puissions nous élever et faire la preuve que nous regardons notre pays », s’est-il exprimé.
Tout ceci apparait chez Danièle Boni Claverie comme de la poudre aux yeux. En effet, la fondatrice du parti politique Union républicaine pour la démocratie avoue ne pas comprendre l’empressement des autorités ivoiriennes à démarrer le dialogue politique. « Pourquoi une telle hâte et un chronogramme aussi serré qu’il en devient suspect. Pour avoir participé depuis 2012 à tous les dialogues politiques, l’URD en connaît les acquis et surtout les faiblesses », s’est-elle interrogée à travers une déclaration relayée sur les réseaux sociaux.
Danièle Boni Claverie reconnait que le calendrier législatif s’impose aux Ivoiriens. Toutefois, l’ancienne ministre de la Communication invite Hamed Bakayoko à « être conséquent avec ses propos ». Elle ne manque pas de souligner que le retour d’une paix durable en Côte d’Ivoire passe par débattre les problèmes à fond et ne pas « se contenter d’un simple saupoudrage qui n’alimenterait en rien une volonté commune d’aller à la paix, mais que les morts et les blessés de la crise préélectorale ne veulent pas voir bradée ».
En outre Danièle Boni Claverie a demandé au gouvernement ivoirien de faire preuve de « moins de triomphalisme » et à avoir plus d’humilité. Elle s’est aussi adressée à l’opposition en lui demandant de se concentrer sur la force de son unité et de se préparer à organiser méthodiquement la cartographie de ses députés.