Plus de quatre années après l’élection présidentielle de 2016 au Gabon, Jean Ping continue de revendiquer sa victoire à ce scrutin. Dès l’annonce d’une probable vacance du pouvoir due à la santé d’Ali Bongo, l’opposant gabonais est à nouveau sorti de son mutisme pour annoncer, sur Twitter, une déclaration dès ce soir.
Jean Ping va-t-il porter l’estocade au pouvoir d’Ali Bongo ?
Selon les résultats de l’élection présidentielle, du 27 août 2016, confirmés par la Cour constitutionnelle dirigée par Marie-Madeleine Mborantsuo, Ali Bongo Ondimba a été proclamé vainqueur avec 50,66 % des suffrages exprimés, contre 47,24 % pour son challenger Jean Ping.
Dénonçant de nombreuses irrégularités au cours de ce scrutin, l’opposant n’a cessé de réclamer sa victoire à coups de manifestations et d’offensives politico-diplomatiques. Un courrier adressé au président français Emmanuel Macron, la saisine de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), un lobbying auprès des dirigeants africains et européens lors du sommet UA-UE de novembre 2017. Mais toutes ces démarches sont restées jusque-là lettre morte.
Entre-temps, le président Ali Bongo a été victime d’un Accident vasculaire cérébral (AVC) et pas au mieux de sa forme depuis deux ans. Aussi, eu égard à l’état de santé du locataire du palais de Bord de mer, les autorités gabonaises s’activent pour mieux organiser la vacance du pouvoir autour du Président de l’Assemblée nationale, du président du Sénat et du ministre de la Défense. Même si Jessye Ella Ekogha, porte-parole du chef de l’État gabonais ne cesse de marteler que « la vacance du pouvoir n’a jamais été à l’ordre du jour et qu’elle n’est pas à l’ordre du jour ».
C’est bien ce moment que choisit Jean Ping pour revenir à la charge et annoncer une importante déclaration à la Nation, pour ce jeudi. « Je m’adresse à la Nation ce jeudi 24 décembre à 20h », a tweeté l’ancien Président de la Commission de l’Union africaine (UA).
Qu’annoncera l’opposant gabonais à ses compatriotes ? Va-t-il s’autoproclamer à nouveau président de la République du Gabon en renversant l’ordre constitutionnel actuel ? Ou bien va-t-il plutôt compatir aux souffrances d’Ali Bongo, qui est du reste le frère à son épouse ? Quoi qu’il en soit, les Gabonais retiennent leur souffle.
Ci-joint le communiqué de Jean Ping.