Neuf ans après avoir été transféré à la prison de Scheveningen à La Haye, le retour en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo est plus que jamais un sujet d’actualité.
Adjoumani (RHDP): « Si Laurent Gbagbo doit arriver (…) il faut qu’il remplisse les critères »
Vendredi 4 décembre 2020, l’ex-président Laurent Gbagbo, acquitté de crimes contre l’humanité, en Première instance par la Cour pénale internationale (CPI), s’est vu remettre par les autorités ivoiriennes, ses deux passeports (diplomatique et ordinaire). Après 6 mois de tractations, la délivrance de ce précieux sésame au fondateur du Front populaire ivoirien (FPI), lui ouvre la voie d’un retour au pays, neuf ans après son transfèrement à La Haye.
« Ayant maintenant son passeport, il (Laurent Gbagbo) envisage de rentrer en Côte d’Ivoire au cours du mois de décembre (…) Laurent Gbagbo ne veut pas créer de troubles, mais il n’est pas dans une logique de négocier son retour, seulement d’en organiser les modalités pratiques avec les autorités sur place », a déclaré Me Habiba Touré, son avocate particulière.
Si, du côté de l’opposition, l’on s’active pour réserver un accueil chaleureux à l’ex-président, son retour avant fin décembre comme souhaité par le concerné lui-même, reste hypothétique. «Si Laurent Gbagbo doit arriver, il ne faudrait pas que les gens nous bousculent», a prévenu Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole du RHDP, lors de l’émission « Instant vérité » sur la RTI.
Pour lui, même si le chef de l’État Alassane Ouattara a facilité l’obtention des deux passeports (diplomatique et ordinaire) à Laurent Gbagbo, celui-ci reste toujours sous le coup d’une condamnation au Pays. « Il ne faudrait pas aussi que l’opposition nous accule. Pour faire venir Laurent Gbagbo, il faut l’autorisation de l’État de Côte d’Ivoire. Il faut qu’il remplisse les critères pour venir en Côte d’Ivoire », a déclaré le transfuge du PDCI-RDA.
Adjoumani a laissé entendre qu’il n’appartient pas à l’opposition d’ imposer le calendrier d’un retour au pays, de Gbagbo au président Ouattara. « »Gbagbo Laurent sait qu’avant de venir, il faut l’avis du gouvernement ivoirien. Et s’il est aujourd’hui à Bruxelles, ce n’est pas le fait du gouvernement. Donc il faut que lui et ses militants se tranquillisent et laissent le président Alassane Ouattara faire les choses étape par étape », a conclu M. Adjoumani.