Député français de Haute-Garonne, Sébastien Nadot, fustige le soutien du président français, Emmanuel Macron, à son homologue ivoirien Alassane Ouattara, en dépit de « l’illégalité » de son troisième mandat présidentiel.
Le député français Sébastien Nadot: « Le serment de Ouattara sur une constitution bafouée (est une) insulte aux principes démocratiques »
«À la suite de la confirmation par le Conseil constitutionnel de votre réélection, je tenais à vous féliciter et vous transmettre ainsi qu’au peuple ivoirien tous mes vœux de succès », écrivait le président Emmanuel Macron, le 11 novembre 2020, dans un courrier de félicitations, adressé à son homologue ivoirien. Malgré la controverse née à la suite de la candidature à un troisième mandat du président Alassane Ouattara, une délégation officielle de l’ État français, conduite par Jean-Yves Ledrian, le chef de la diplomatie française, était présente à Abidjan le lundi 14 décembre à l’investiture du chef de l’Etat ivoirien dont la légitimité est toujours contestée par l’opposition.
Ce « jeu trouble » du président Emmanuel Macron, suscite de vives réactions au sein de l’hémicycle français. « En Côte d’Ivoire, le président Ouattara a prêté serment sur la constitution devant le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Ledrian affublé de l’ancien président Nicolas Sarkozy, tous deux l’air satisfait », a déploré Sébastien Nadot, député de Haute-Garonne, dans un courrier adressé au président français.
«Le président Ouattara a beau faire cette annonce nécessaire de la création (…) d’un ministère de la Réconciliation nationale, ce serment sur une constitution bafouée, cette insulte aux principes démocratiques avec la bénédiction des deux grands spécialistes des réseaux africains, en dit long », a-t-il fait savoir. Puis le député de Haute-Garonne d’en déduire que « le message de la France est tout simple : Le business d’abord, la démocratie et le malheur des Ivoiriens et ivoiriennes, on verra… ». Avant Sébastien Nadot, Frédérique Dumas, Olivier Faure, Pierre Laurent et Jean-Paul Le Coq avaient déjà interpellé le président français sur la situation en Côte d’Ivoire.