Kouadio Konan Bertin dit KKB est le tout nouveau ministre de la Réconciliation nationale. Mais à peine nommé, le transfuge du PDCI est déjà sous pression, d’autant plus que ses anciens compagnons de parti et ceux de l’opposition en général ont du mal à lui pardonner le fait qu’il n’ait pas retiré sa candidature face à Alassane Ouattara.
Nommé à la Réconciliation nationale, des patates chaudes pour KKB ?
Au lendemain de son investiture, Alassane Ouattara a procédé à un réaménagement technique du Gouvernement. Aussi, Kouadio Konan Bertin alias KKB s’est vu confier le ministère de la Réconciliation nationale. Ce n’est pas tant l’entrée de l’ancien président des jeunes du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) qui pose problème, d’autant plus que cette issue était envisageable.
En effet, le Conseil constitutionnel ivoirien a validé quatre dossiers de candidature sur les quarante-quatre à lui transmis par la Commission électorale indépendante (CEI). Alassane Ouattara (RHDP), Kouadio Konan Bertin (indépendant), Henri Konan Bédié (PDCI) et Pascal Affi N’Guessan (FPI) étaient censés en découdre dans les urnes, le 31 octobre 2020, quand les deux derniers cités ont décidé de se retirer pour protester contre un 3e mandat du Président Ouattara. Ces opposants ont par ailleurs appelé à la désobéissance civile et au boycott dudit scrutin.
Quant à l’ancien Député de Port-Bouët, il est totalement resté sourd à tous les appels de pieds l’invitant à se retirer également pour accentuer la pression sur le président sortant. Mais rien n’y fit. KKB est demeuré droit dans ses bottes et a accompli son devoir de citoyen à Lakota. N’ayant récolté que 1,99%, l’ancien poulain d’Henri Konan Bédié n’a pas attendu longtemps pour adresser ses vives félicitations au Alassane Ouattara (94,27%).
KKB, se réconcilier avec ses camarades de l’opposition avant de réconcilier les Ivoiriens
C’est ainsi qu’après son investiture, le chef de l’État a intégré Kouadio Konan Bertin dans son gouvernement en lui confiant le portefeuille de la réconciliation nationale. C’est certes une promotion politique pour ce jeune loup de la politique ivoirienne. Cependant, la tâche à lui confiée apparaît comme une véritable patate chaude entre ses mains.
D’autant plus que pour bon nombre d’opposants, KKB apparaît comme un traitre qui a sabordé la stratégie de l’opposition visant à esseuler le Président Ouattara, qui est revenu dans l’arène après le brusque décès de son dauphin et Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Le tout nouveau ministre de la Réconciliation devra donc se réconcilier lui-même avec ses anciens camarades de l’opposition avant de chercher à réconcilier les Ivoiriens. Mais du côté du pouvoir, le profil de KKB correspond bien au poste, car il a décidé, par ses choix politiques, d’éviter une autre guerre à la Côte d’Ivoire.
« Je ne veux pas être le KKB de ma famille », ironisaient certains internautes sur la toile. Mais KKB vient de leur apporter une réplique cinglante : « Maintenant que je suis ministre, qui ne veut pas être le KKB de sa famille ? « . À noter qu’en plein procès à la Cour pénale internationale (CPI), Kouadio Konan Bertin a rendu de nombreuses visites à Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé pour leur apporter son soutien et parler de réconciliation.