La réconciliation nationale tant prônée en Côte d’Ivoire, n’est pas seulement l’affaire des hommes politiques. La Coordination Binkadi Abobo-Anyama a, elle aussi, décidé de s’y mettre, à son niveau.
Les devoirs du musulman au coeur d’une activité de la Coordination Binkadi Abobo-Anyama
Après la difficile crise post-électorale que la Côte d’Ivoire a traversée entre 2010 et 2011, le pays a connu de nouvelles violences lors de la dernière élection présidentielle d’octobre 2020 qui a vu la réélection du président Alassane Ouattara à près de 94,27%. Dans plusieurs villes comme Daoukro, Toumodi, Bonoua et M’Batto, la cohésion sociale a été fortement éprouvée. De retour d’une mission à Daoukro, Vincent Toh Bi Irié, ancien préfet de la ville d’Abidjan, n’a pas manqué de s’inquiéter en ces termes:
« Il est devenu évident depuis Daoukro que le plus grand chantier auquel les décideurs publics devront s’atteler, c’est la réconciliation nationale. La cohésion communautaire a été gravement fissurée à certains endroits. Aucun développement harmonieux ne sera plus possible si la vie communautaire n’est pas repensée. Réconciliation. Réconciliation. Paix . Paix… après l’ouragan encore subtilement perceptible dans l’opaque ciel Ivoire … », a-t-il déclaré.
C’est conscient du rôle qui est le sien dans le processus de réconciliation nationale en cours, que de jeunes fidèles musulmans réunis au sein de la Coordination Binkadi Abobo-Anyama, ont organisé, dimanche 13 décembre 2020 à Abobo-Anador, une cérémonie de lecture coranique dont le thème était: « Le devoir du musulman dans la recherche de la paix et de la cohésion sociale ».
Selon le Cheick Malick Konaté, conférencier, pour prôner la paix, il faut d’abord être en harmonie avec soi même, avec Dieu et croire en l’avenir. « Nous sommes tous appelés à partir (mourir). Lorsqu’on sait qu’on doit partir, on a l’obligation de faire ce qui est bon. Quand on parle de paix, c’est qu’il y a une crise. La crise ne nait pas parce que Dieu l’a imposée; c’est parce que nous avons fauté », a-t-il fait savoir.
Puis le guide religieux de poursuivre: « Pour pouvoir corriger cela, il faut regarder dans le rétroviseur; demander pardon à Allah, demander pardon à son prochain. Le tout-puissant Dieu nous regarde. Il faut avoir un coeur pur », a insisté le Cheick Malick Konaté. Parrain de la cérémonie, Sylla Ousmane, opérateur économique, a exprimé sa joie de participer à cette initiative qui vise à renforcer la paix et la cohésion sociale, après une crise électorale marquée par des morts, des blessés et d’importants dégâts matériels.
« Que vous soyez musulman ou chrétien, nous adorons tous le même Dieu. Donc nous sommes obligés de vivre ensemble. S’il n’y a pas de cohésion sociale entre les peuples, il ne peut pas y avoir de paix », a-t-il rappelé. Même son de cloche pour Cissé Khalil Moussa, plus connu sous le pseudonyme Lo Moïse Cissé, Président de la Coordination Binkadi Abobo-Anyama. Pour rappel, Binkadi est un forum Facebook représenté dans toutes la Côte d’Ivoire par des coordinations, mais aussi dans la sous-région, la diaspora, les USA et le Maghreb. C’est une structure apolitique.