Nicolas Sarkozy est jugé pour corruption et trafic d’influence devant le tribunal correctionnel de Paris. L’ex-chef de l’Etat français, âgé aujourd’hui de 65 ans, et son avocat, Thierry Herzog, sont soupçonnés d’avoir tenté de corrompre un haut magistrat, Gilbert Azibert, dans l’affaire dite des « écoutes ».
Quatre ans d’emprisonnement dont deux avec sursis pour Nicolas Sarkozy
Le Parquet national financier (PNF) a requis à l’encontre de l’ex-chef de l’Etat quatre ans d’emprisonnement dont deux avec sursis, pour corruption et trafic d’influence devant le tribunal correctionnel de Paris.
L’accusation a demandé les mêmes peines pour Gilbert Azibert et Thierry Herzog, demandant pour ce dernier qu’elle soit assortie de cinq ans d’interdiction professionnelle. Me Jacqueline Laffont, avocate de Sarkozy, a plaidé la relaxe pure et simple de l’ancien président de la République. Prétextant que le dossier serait « bâti sur des hypothèses et des postulats » à partir d’extraits d’écoutes téléphoniques.
« Il n’y a pas le moindre début d’élément de preuve, de témoignage ou de déclaration qui conforte quoi que ce soit. Les écoutes étaient insuffisantes, les investigations hors norme n’ont rien donné et il faudrait faire comme si de rien n’était ? », s’indigne Me Jacqueline Laffont.
Selon Le Parisien, l’affaire a commencé il y a sept ans. Gilbert Azibert, haut magistrat au sein de la Cour de cassation, est soupçonné d’avoir violé le secret de l’instruction en 2014 en transmettant des informations à Nicolas Sarkozy, via Thierry Herzog, sur un pourvoi en cassation lié à l’affaire Bettencourt. L’ex-président avait déjà obtenu un non-lieu dans ce dossier à Bordeaux, mais il cherchait à faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels par la haute juridiction.
En échange de ces informations, voire d’un mot à ses collègues pour les influencer, Gilbert Azibert aurait obtenu de Nicolas Sarkozy un petit « coup de pouce » pour une nomination à Monaco. Poste qu’il n’a pas obtenu. Mercredi, l’ancien magistrat, alors avocat général dans une chambre civile de la Cour, a réfuté les accusations.
Son intérêt pour le dossier Bettencourt était strictement « juridique » et il n’a jamais tenté de convaincre quiconque, a-t-il affirmé. Il y a aussi le secret des conversations entre Me Thierry Herzog et son client Nicolas Sarkozy, sur une ligne officieuse ouverte au nom de « Paul Bismuth », dans le cadre d’une autre affaire visant l’ancien chef de l’Etat : celle de soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.