En Côte d’Ivoire, Amnesty International donne de la voix pour réclamer la libération des détenus d’opinions dont Pulchérie Edith Gbalet et 5 autres femmes qui croupissent injustement en prison.
Amnesty international: « Ces arrestations arbitraires visent à faire taire les voix dissidentes »
« Les violences en marge des élections présidentielles d’octobre en Côte d’Ivoire ont fait 85 morts et 484 blessés depuis août. Des milliers de personnes ont dû fuir de chez eux. Des figures de l’opposition et de la société civile ont été arrêtées. D’autres personnes qui avaient appelé à manifester ou ont participé à des manifestations ont aussi été arrêtées. Dans certains cas, il s’agit d’arrestations arbitraires visant à faire taire les voix dissidentes », a fait savoir l’ONG internationale des droits humains.
Amnesty International a ouvertement présenté le cas de Pulchérie Edith Gbalet, coordinatrice de l’ONG Alternatives Citoyennes (ACI), arrêtée le 15 août pour avoir appelé à manifester pacifiquement contre la décision du Président Ouattara de briguer un troisième mandat. Outre Madame Gbalet, l’Ong internationale s’est aussi saisie des cas de 5 autres femmes activistes « arbitrairement détenues » dans les prisons ivoiriennes.
« A la MACA (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan), se trouvent aussi 5 femmes activistes politiques dont l’une est coordonnatrice du parti GPS (Générations et Peuples Solidaires), Anne-Marie Bonifon. Elle a été arrêtée le 13 août lors d’une manifestation pacifique en compagnie de 4 autres femmes de son parti », révèle l’organisation des droits de l’homme. L’exemple de ces femmes, selon Amnesty International, illustre « l’usage d’arrestations arbitraires par les autorités ivoiriennes pour faire taire les voix dissidentes ».
Rappelons que ces femmes, comme bien d’autres prisonniers politiques, sont poursuivies pour trouble à l’ordre public, participation à un mouvement insurrectionnel, atteinte à l’autorité de l’État, destruction volontaire de biens publics et provocation à un attroupement. Selon un dernier rapport du Conseil National des droits de l’homme en Côte d’Ivoire (CNDHCI), 16 sur les 23 prisons ivoiriennes sont en surpopulation par rapport à leurs capacités d’accueil. Toujours selon le rapport, pour une capacité d’accueil théorique totale de 5 299 détenus, les 23 maisons d’arrêt enregistrent une population de 14 805 détenus, soit un taux d’occupation de 179 %.