Le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire est de plus en plus évoqué dans la sphère politique. L’ancien chef d’État ivoirien, désormais en possession de ses passeports, est plus que déterminé à fouler la terre de ses ancêtres neuf ans après avoir été transféré à la Cour pénale internationale (CPI). Mais un gros défi attend le « Woody » de Mama à Abidjan. Comment l’historien parviendra-t-il à réunifier son parti politique, le Front populaire ivoirien (FPI) ?
Que fera Laurent Gbagbo face à un FPI divisé ?
Vendredi 4 décembre 2020, Me Habiba Touré, l’avocate de Laurent Gbagbo, a annoncé que son client était entré en possession de ses passeports (diplomatiques et ordinaire). « Le président Laurent Gbagbo a reçu ce jour deux passeports, un ordinaire et un diplomatique, des mains de madame l’ambassadrice Nogozene Bakayoko, chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères, et de monsieur Abou Dosso, ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire en Belgique. Comme il l’a affirmé lors de sa dernière interview du 29 octobre dernier sur TV5 Monde, il n’a pas à négocier ce qui revient de droit à un citoyen », s’était-elle exprimée dans un communiqué. Il faut noter que l’ancien chef d’État ivoirien a reçu ces documents administratifs des mains de l’ambassadrice Nogozene Bakayoko, cheffe de cabinet du ministre des Affaires étrangères, et de monsieur Abou Dosso, ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire en Belgique.
Laurent Gbagbo espère pouvoir entrer en Côte d’Ivoire dans le courant du mois de décembre. Il a d’ailleurs désigné Assoa Adou, le secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI) en vue d’échanger avec le pouvoir d’Alassane Ouattara pour organiser son retour dans la quiétude conformément à son statut d’ancien président de la République. Mais seulement, Laurent Gbagbo trouvera son parti politique divisé et très marqué par la perte du pouvoir. En effet, le parti à la rose est au centre d’une bataille entre les GOR (Gbagbo ou rien) et les partisans de Pascal Affi N’guessan.
Le député de Bongouanou, actuellement détenu par le régime du RHDP (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) suite à la création du Conseil national de transition (CNT), est reconnu par les autorités ivoiriennes comme étant le président légal du FPI. D’ailleurs il s’est présenté à l’élection présidentielle d’octobre sous la bannière du Front populaire ivoirien.
Le grand défi pour Laurent Gbagbo à son retour en Côte d’Ivoire est de pouvoir réunifier les deux tendances du FPI. L’ex-président ivoirien devra songer très rapidement à l’avenir de sa formation politique qui a perdu le pouvoir en avril 2011 à la suite d’une crise postélectorale. Il aura la lourde responsabilité de dénicher la personnalité politique capable de conduire le bateau à bon port.