Guillaume Soro est loin de la terre ivoirienne depuis bien longtemps. Après son retour raté le 23 décembre 2019, le député de Ferké a posé ses valises en France. Aujourd’hui, des démêlés avec le président Emmanuel Macron l’ont conduit à quitter le territoire français. Alors que le fondateur de Générations et peuples solidaires (GPS) avait annoncé que l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire ne se tiendrait pas le samedi 31 octobre 2020, Alassane Ouattara a réussi à se faire réélire pour un 3e mandat. Cependant, le leader des soroistes n’entend pas lâcher prise.
Guillaume Soro continue de se battre contre le 3e mandat de Ouattara
« S’il y a élection, c’est que nous sommes dans l’élection. Écrivez que Guillaume Soro dit qu’il n’y aura pas d’élection en Côte d’Ivoire. Tant qu’on n’est pas candidat, l’élection n’aura pas lieu », lançait Guillaume Soro le jeudi 17 septembre depuis l’hôtel Le Bristol de Paris. L’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, dont le dossier de candidature à l’élection présidentielle a été rejeté par le Conseil constitutionnel, était persuadé que le scrutin présidentiel n’aurait pas lieu.
Malgré les menaces de l’ex-chef rebelle, Alassane Ouattara a été réélu à l’issue de la présidentielle du samedi 31 octobre 2020 dès le premier tour. Le candidat du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) a largement remporté la bataille électorale avec le score de 94,27 % devant Kouadio Konan Bertin dit KKB. Il faut rappeler que les deux autres candidats, Pascal Affi N’guessan (Front populaire ivoirien, FPI) et Henri Konan Bédié (Parti démocratique de Côte d’Ivoire, PDCI) ont boycotté le processus électoral.
Alassane Ouattara, engagé pour son 3e mandat, est vivement contesté par l’opposition ivoirienne. Guillaume Soro en exil en Europe ne veut pas en entendre parler. Le patron de Générations et peuples solidaires n’a de cesse de dénoncer ce nouveau quinquennat de son ancien mentor.
GPS appelle à la libération de ses partisans
Lundi 7 décembre 2020, GPS a interpellé la communauté internationale, principalement l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Pour Guillaume Soro et les siens, ces organisations « détournent le regard sur une situation inédite en matière de violation des droits de l’homme et des libertés » en Côte d’Ivoire.
Dans un communiqué signé des mains d’ Affoussiata Bamba Lamine, les soroistes estiment que la « récente farce électorale a révélé, en partie, l’hideuse face du régime de M. Alassane Ouattara qui n’a pas hésité à faire massacrer plus d’une centaine de manifestants par des miliciens recrutés et entrainés à tuer à l’arme blanche ».
Affoussiata Bamba Lamine a aussi saisi l’occasion pour faire remarquer que des députés ont arrêtés en dépit de l’immunité que leur confère leur statut d’élus de la Nation comme l’indique l’article 92 de la Constitution. Elle a également évoqué l’arrestation de plusieurs militaires membres de la sécurité de Guillaume Soro ainsi que des militants de Générations et peuples solidaires.
Pour l’avocate de Guillaume Soro, « les fréquentes violations des droits de l’homme opérées par M. Alassane Ouattara restent encore possibles en raison du silence coupable de la communauté internationale laquelle, selon lui, l’aurait adoubé ». Tout en dénonçant « ces détentions arbitraires », GPS « demande la libération immédiate et sans condition de toutes ces personnes ».