Ses passeports (diplomatique et ordinaire) désormais en poche, Laurent Gbagbo compte regagner Abidjan avant la fin du mois de décembre 2020.
Ayant son passeport, voici la mission confiée par Gbagbo à Assoa Adou
Selon Me Habiba Touré, l’ex-chef de l’ État ivoirien, acquitté de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, a d’ores et déjà désigné Dr Assoa Adou, son bras droit et homme de main, a l’effet d’approcher les autorités ivoiriennes afin d’organiser son retour dans la quiétude « conformément à son statut d’ancien Président de la République ». Un message accueilli avec joie par son parti, le FPI, qui s’est déjà mis à la tâche.
Dans un communiqué publié vendredi après midi, Assoa Adou, par ailleurs secrétaire général du Front populaire ivoirien, a demandé aux autorités ivoiriennes de se pencher avec diligence sur les conditions du retour en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo dont la «contribution à l’avènement de la paix, est attendue de tous les Ivoiriens ». C’est pourquoi, il a salué l’acte de « décrispation », posé par le régime à travers la délivrance de ses documents administratifs à M. Gbagbo.
La délivrance à Gbagbo de ses passeports, après plusieurs mois d’hésitations, entre dans le cadre de la décrispation de la situation sociopolitique sérieusement entamée par les violences électorales d’octobre, relatives au mouvement de contestation de la candidature du président Alassane Ouattara à un troisième mandat présidentiel. Ces violences ont fait au moins 85 morts, près de 500 blessés ainsi que d’importants dégâts matériels.
« Le Président Laurent Gbagbo s’incline devant la mémoire de tous les morts de la crise pré et post électorale de 2020. Il apporte son réconfort à tous ceux qui sont blessés dans leur âme et dans leur chair », a déclaré Laurent Gbagbo, exhortant le président Alassane Ouattara à « faire encore un pas de plus vers la décrispation du climat sociopolitique ».
« On ne peut pas emprisonner des leaders politiques parce que ceux-ci ont fait valoir leur droit de dire non à un 3e mandat inconstitutionnel (…) Ce n’est pas respecter le droit que de les arrêter et / ou les emprisonner à cause d’une déclaration d’intention », a-t-il renchéri. Plusieurs leaders politiques ainsi que de la société civile, dont Pulchérie Édith Gbalet, Pascal Affi N’guessan, Maurice Kakou Guikahué et Anne-Marie Bonifon sont détenus dans des prisons ivoiriennes.