Albert Mabri Toikeusse, le président de l’UDPCI (Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire), est très remonté contre Alassane Ouattara. Depuis sa cachette, l’ex-ministre ivoirien des Affaires étrangères a vivement interpellé le chef de l’État sur les « pratiques moyenâgeuses des groupes armés » aux « antipodes du fonctionnement d’un État de droit ».
Ce que Mabri Toikeusse reproche à Alassane Ouattara
Membre du Conseil national de transition (CNT) d’Henri Konan Bédié, Albert Mabri Toikeusse rejette la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du samedi 31 octobre 2020. L’opposition ivoirienne a dénoncé la candidature du patron du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix). On se rappelle que le président du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) a appelé les Ivoiriens à la « désobéissance civile » afin de faire obstacle à la « forfaiture » d’Alassane Ouattara. Plus tard, Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’guessan, dont les candidatures ont été retenues par le Conseil constitutionnel, ont refusé d’accompagner le président sortant dans ce qu’ils considèrent comme un passage en force.
Pour sa part, Albert Mabri Toikeusse n’a pas eu l’occasion de défendre son projet de société devant les Ivoiriens. Et pour cause, le Conseil constitutionnel n’a pas jugé utile de la valider. L’institution dirigée par Koné Mamadou a estimé qu’après la vérification de la liste des parrainages du candidat de l’UDPCI, il a été noté que des électeurs se trouvant sur ladite liste ont été retrouvés sur la liste de parrainage d’autres candidats. L’ancien ministre n’a donc pas pu atteindre le pourcentage de 1 % requis dans au moins 17 régions ou districts autonomes.
Mabri Toikeusse en cavale, ses proches mis aux arrêts
Albert Mabri Toikeusse, par ailleurs président de la plateforme Arc en ciel, est introuvable depuis l’annonce de la création du Conseil national de transition par Pascal Affi N’guessan. Dans un communiqué publié par ladite plateforme, Jean Blé Guirao dénonce « une véritable chasse aux sorcières organisée et orchestrée par les forces de sécurité et les groupes armés qui s’est abattue » sur les dirigeants et les militants de l’UDPCI. Selon le secrétaire général de l’UDPCI, « cette chasse aux sorcières qui est partie du blocus inexplicable de la résidence de son leader Dr Mabri Toikeusse Albert Abdallah a continué avec les arrestations, enlèvements, kidnappings et autres de militants à travers le pays ». L’ex-leader de la FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) précise que 36 militants de son parti politique sont détenus derrière les barreaux « sans jugement et sans raison depuis des mois ».
Poursuivante, la plateforme Arc en ciel a interpellé « Elle interpelle les autorités actuelles sur ces pratiques moyenâgeuses des groupes armés qui sont aux antipodes du fonctionnement d’un État de droit et les tient responsables de ce qui arrivera à l’un de ses militants ».