La colère monte contre le procureur Adou Richard. En concert à Yopougon, le mythique groupe zouglou Yodé et Siro, s’est s’insurgé contre la « partialité » de la justice ivoirienne dans la conduite des enquêtes relatives aux tragiques évènements survenus avant, pendant et après l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.
Justice à deux vitesses: Yodé et Siro sans pitié pour Adou Richard
« Le procureur là, il n’est plus procureur, il est procureur d’un seul camp. C’est quel pays ça là. Allez-y dire au procureur Adou Richard qu’un mort, c’est un mort. On ne passe pas son temps à chercher les petits Baoulé dans les villages pendant qu’ici les gens sont avec des machettes et ils sont identifiés », a dénoncé le mythique groupe zouglou lors d’une prestation à Yopougon. Cette sortie fait suite à la situation socio-politique nationale marquée par les violences qui ont émaillé le scrutin présidentiel du samedi 31 octobre dernier. Au moins, 85 personnes y ont perdu la vie.
L’on dénombre également près de 500 blessés et d’importants dégâts matériels dont la responsabilité, à en croire les autorités politiques et judiciaires, est imputée aux seuls leaders de l’opposition, engagés contre le 3è mandat jugé « anticonstitutionnel » du président Alassane Ouattara. Récemment, le procureur de la République, Adou Richard, annonçait l’arrestation de 98 personnes pour enquête après la découverte du corps sans vie de l’adjudant Sanogo Seydou, un gendarme en service au ministère du Budget, tué sur l’axe Bouaflé-Yamoussoukro.
Cette annonce du procureur Adou Richard avait alors suscité le courroux de l’activiste Samba David, président de la Coalition des indignés de Côte d’Ivoire. «Nous dénonçons le fait que dans certains cas, des personnes soient précipitamment arrêtées avant l’ouverture de l’enquête et dans d’autres cas tel que l’assassinat de plus d’une centaine de manifestants aux mains nues, aucune interpellation ne soit annoncée », s’était-il indigné dans une déclaration.
« Le cas le plus flagrant qui suscite notre indignation est celui du jeune décapité (à Daoukro, fief du président du PDCI-RDA) dont les images des bourreaux pullulent la toile», avait lâché Samba David, avant de demander que la justice soit au service, « non pas de privilégiés mais au service de tous les ivoiriens sans exclusive afin de contribuer efficacement au renforcement de la paix et de la cohésion sociale ».