Henri Konan Bédié est revenu, mardi, sur les raisons qui ont motivé sa décision de suspendre sa participation au dialogue politique entamé avec le président Alassane Ouattara.
Dialogue politique: Bédié et l’opposition maintiennent la pression sur Ouattara
«Le combat continue, il faut maintenir la pression. Je suis convaincu que la victoire viendra », a soutenu le Sphinx de Daoukro, avant d’ajouter que « le dialogue est suspendu en attendant de nouvelles preuves de franchise et de sincérité » de la part du pouvoir. Le président du PDCI-RDA recevait à l’occasion, une délégation du Congrès panafricain pour la justice et de l’égalité des peuples (COJEP), venue lui témoigner son soutien dans son combat contre le troisième mandat du président Alassane Ouattara.
«Nous avons entrepris de rompre le silence avec l’adversaire, comme vous le voyez, beaucoup de priorités doivent être respectées avant le dialogue, à savoir la libération de tous les membres de l’opposition qui sont incarcérés injustement. Ils ont été raflés à mon domicile, à la suite d’une réunion comme de vulgaires vagabonds», a dénoncé Henri Konan Bédié.
Selon l’ancien chef d’Etat, il est hors de question d’entamer une quelconque discussion avec le pouvoir, tant que des leaders de l’opposition, notamment Maurice Kakou Guikahué et Pascal Affi N’guessan demeurent en prison. « Il s’ajoute que beaucoup de jeunes qui participaient à notre combat commun, sont quotidiennement raflés dans les villages, dans les centres pour une destination inconnue », a-t-il confié à ses hôtes.
Le scrutin présidentiel du 31 octobre 2020 a été émaillé par des incidents, parfois violents qui ont fait au moins 85 morts, près de 500 blessés ainsi que d’importants dégâts matériels. Déclaré élu, le président Alassane Ouattara s’attèle à recoller les morceaux du tissu social, sérieusement entamé par le processus électoral auquel Henri Konan Bédié et l’opposition ont refusé de participer.