Pour la présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD), Danièle Boni Claverie, « seule une négociation inclusive réunissant l’ensemble des plateformes et partis politiques ainsi que la société civile, donnera une chance à la paix afin de juguler le spectre d’une guerre civile ».
Les propositions de Danièle Boni Claverie pour un dialogue politique réussi
Le retour de la Côte d’Ivoire à la stabilité socio-politique est de près le sujet qui préoccupe le plus la classe politique un peu plus de 3 semaines après le scrutin présidentiel du samedi 31 octobre dernier. L’heure est désormais à recoller les morceaux du tissu social ivoirien, sérieusement entamé par les violents évènements qui ont émaillé tout le processus électoral.
Au moins 85 personnes ont été tuées lors de ces tragiques évènements. Pas moins de 500 personnes y ont également été blessées. Pour Danièle Boni Claverie, il est impérieux de privilégier le dialogue pour le règlement de cette crise qui n’a que trop duré.
C’est pourquoi, la présidente de l’URD dit se réjouir de l’initiative ( la rencontre du mercredi 11 novembre dernier au Golf hotel) des présidents Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, les deux ex alliés.
« L’URD salue ce début d’entretien mais estime qu’il ne peut se réduire à un huis-clos à 3, aussi marquantes que soient ces personnalités, MM. Ouattara, Bédié, Gbagbo. Autant nous souhaitons la présence effective du Président Laurent Gbagbo, autant nous sommes convaincus que seule une négociation inclusive réunissant l’ensemble des plateformes et partis politiques ainsi que la société civile, donnera une chance à la paix afin de juguler le spectre d’une guerre civile », a déclaré Danièle Boni Claverie.
Celle-ci est convaincue que la société civile doit avoir sa place dans les discussions et donc ne peut être mise de côté. « Elle a été, ne l’oublions pas, l’instigatrice des manifestations aux mains nues dès le mois d’août et l’incarcération arbitraire de Pulchérie Gbalet nous rappelle cette implication », a-t-elle indiqué.
« Nous réclamons désormais la tenue d’Assises nationales de réconciliation et de concertation dans le but de résoudre la crise politique dans le respect du droit et non de s’autoriser à manipuler le droit à des fins politiques », a argué l’ancienne ministre de la Communication.
Autre point évoqué par Boni Claverie, c’est la libération des leaders politiques de l’opposition, notamment Pascal Afi N’Guessan et Maurice Kakou Guikahué emprisonnés.
« Il est évident que pour se parler, toutes les personnalités détenues arbitrairement doivent être libérées pour donner une chance à ces négociations d’aboutir. Il ne revient pas au régime en place de se choisir comme il aime à le faire, les interlocuteurs qui l’arrangent. Doivent être libérés le Président Affi, le Ministre Guikahué, tous les députés et sénateurs qui jouissent de leur immunité parlementaire, les membres de la société civile, tous les détenus politiques et tous les anonymes qui font l’objet dans ce cadre de poursuites et d’incarcération », a conseillé la présidente de l’ URD.
« Le temps presse car autant le Président Ouattara a intérêt à jouer les prolongations jusqu’à la date butoir de son investiture, autant l’opposition ne doit pas laisser s’engluer la situation. La France de M. Macron nous montre la voie à suivre », a conclu Danièle Boni Claverie.