Selon Ange Olivier Grah, ex-magistrat ivoirien en exil, la procédure d’ extradition lancée à l’encontre de Soro Guillaume et de certains de ses proches également exilés à Paris, n’est rien d’autre qu’une « opération de communication » du gouvernement ivoirien.
Le magistrat Ange Olivier Grah: « La procédure d’extradition de Soro (est) de la plaisanterie »
«Ne m’arrivera que ce que Dieu aura permis. Pour l’heure, continuons notre combat », avait réagi Soro Guillaume, peu après l’annonce de la procédure ouverte par les autorités ivoiriennes à son encontre. L’ex-chef du Parlement ivoirien qui vit depuis bientôt une année en exil, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Vendredi dernier, dans une correspondance adressée à son homologue français des Affaires étrangères, le ministre Sansan Kambilé informait de la délivrance de mandats d’arrêt contre Soro, ainsi que 3 de ses proches dont l’honorable Issiaka Fofana, Fofana Abdoulaye et Touré Moussa.
Mais pour le magistrat Ange Olivier Grah, ce mandat d’arrêt n’est rien d’autre qu’ « une grosse plaisanterie » du régime Alassane Ouattara. «L’ancien responsable de la Coopération judiciaire au Ministre de la Justice que je suis vous dit que cette correspondance est juste une tentative de mystification des populations. En effet, en vertu des accords de coopération judiciaire entre la France et la Côte d’Ivoire, les actes judiciaires sont transmis directement au Ministère de la Justice français et ne passent pas par le Ministère des Affaires étrangères », a fait savoir l’ancien magistrat, ajoutant que cette correspondance n’a pas beaucoup de chance de sortir de la Côte d’Ivoire.
Autre point soulevé par Ange Olivier Grah, c’est le manque d’impartialité de la justice ivoirienne dans la conduite de la procédure ouverte à l’encontre des opposants, notamment Pascal Affi N’guessan et Maurice Kakou Guikahué; tous deux interpellés dans l’affaire de sédition suite à la mise en place du Conseil national de transition (CNT).
«Au vu des procédures contre Affi et autres, aucun Juge en France n’autorisera une quelconque extradition vers la Côte d’Ivoire, un pays dont la Justice ne respecte pas les standards d’une Justice équitable. C’est un élément objectif de ce qu’il n’aura pas droit à un procès équitable (…) Enfin, si c’était vraiment sérieux, quelle idée de publier un mandat d’arrêt au risque de faire disparaître les personnes visées. C’est de la plaisanterie. C’est juste une opération de communication », a dénoncé Ange Olivier Grah.