Guillaume Soro est devenu persona non grata en France. Emmanuel Macron l’a d’ailleurs confirmé lors d’une interview accordée à Jeune Afrique. Mais la réponse de l’ancien chef rebelle ne s’est pas fait attendre.
Guillaume Soro répond à Macron : « Je ne renoncerai jamais à ma liberté de parole »
Guillaume Soro vit en exil en France depuis son retour manqué en Côte d’Ivoire, le 23 décembre 2019. Retranché à Paris, le président de Générations et peuples solidaires (GPS) ne cesse de lancer des piques au pouvoir d’Alassane Ouattara. Dans l’une de ses dernières sorties, l’ancien Premier ministre, ministre de la Défense, a appelé l’armée ivoirienne à s’opposer au 3e mandat d’Alassane Ouattara. Appel qui a suscité la colère des autorités françaises.
« Il n’a pas à créer le désordre et sa présence n’est pas souhaitée, sur notre territoire, tant qu’il se comportera de cette manière », a lancé le Président Macron dans son interview. Avant d’ajouter : « Nous ne souhaitons pas qu’il (Soro Guillaume, Ndlr) mène des actions de déstabilisation depuis le sol français. Autant nous pouvons accueillir des combattants de la liberté et toute personne qui serait menacée chez elle, autant nous n’avons pas vocation à protéger des activistes qui cherchent à déstabiliser un pays. »
Dans une série de tweets publiés sur son compte personnel, Guillaume Soro a tenu à apporter la réplique aux propos du président français. « J’ai lu les propos du Président Emmanuel Macron me concernant. Je ne les commenterai pas. L’Europe demeure un espace de liberté variable. Je continuerai à m’opposer au viol de la Constitution de mon pays de toutes mes forces », a déclaré l’ancien Président de l’Assemblée nationale ivoirienne, avant d’ajouter :
« Le déstabilisateur, c’est celui qui met les leaders politiques en prison. Qui fait décapiter un jeune Ivoirien pour imposer la loi du canon et des milices. Tenez, l’Afrique a Amnesty International pour défendre la cause des persécutés. Pas un mot pour les plus de 100 morts en Côte d’Ivoire. Ce sont des nègres. Bravo ! »
« La stabilité de la Côte d’Ivoire ne réside pas dans le maintien d’un monarque au pouvoir. Le seul antidote à l’instabilité demeure la démocratie, donc le respect de la Constitution ivoirienne. Personne ne m’obligera à admettre que Ouattara est dans son droit de violer la Constitution. La présidence à vie en Afrique, je m’y opposerai toujours. Je ne renoncerai jamais à ma liberté de parole. Que cela soit entendu », a tranché Soro Kigbafori Guillaume.