Les évènements tragiques de M’Batto, en Côte d’Ivoire, pourraient faire l’objet d’une réunion à l’ONU. Human Rights travaille à l’obtention d’une réunion d’urgence pour parler de la situation qui prévaut présentement dans le pays où « le régime ivoirien a réduit au silence et emprisonné ses opposants politiques », selon l’ONG.
Côte d’Ivoire: M’Batto, Human Rights active l’ONU
M’Batto, cette ville du centre de la Côte d’Ivoire, a été au centre d’un scandale qui marquera à jamais ses habitants. Alors que les populations cohabitaient dans la paix, des problèmes politiques ont créé une déchirure en leur sein. À l’appel à la désobéissance civile de l’opposition politique ivoirienne, plusieurs manifestants ont pris d’assaut les différents points de la ville pour protester contre le 3e mandat du Président Alassane Ouattara. Sans réelle explication, l’impensable s’est produit dans cette ville où des militants de l’opposition se sont retrouvés confrontés à ceux du pouvoir en place en Côte d’Ivoire.
Les affrontements ont fait plus de 6 morts et plusieurs blessés dans la seule localité de M’Batto. Non loin, à Daoukro, un jeune homme a été tué, la tête tranchée. Le comble de l’horreur a été que ses assassins ont utilisé sa tête pour simuler un match de football, jetant l’effroi sur les habitants de cette ville et sur le pays. Ces événements ont fait plus de 85 morts en Côte d’Ivoire, selon les autorités, plus de 150 d’après l’opposition.
Il faut noter que ces violences sont survenues face à la volonté du Président Alassane Ouattara de briquer un troisième mandat. Il a depuis été réélu et confirmé dans ses nouvelles fonctions par le Conseil Constitutionnel de Côte d’Ivoire. Pour l’opposition, il n’en a pas le droit puisque la constitution limite les mandats d’un Président à seulement 2.
En plus de cette revendication, plusieurs personnalités candidates à cette élection ont été recalées par le Conseil Constitutionnel accusé d’être aux ordres du pouvoir ivoirien. L’opposition réclamait aussi la recomposition de la CEI, organe en charge de l’organisation des élections. La version maintenue en place de celle-ci est considérée par l’opposition comme étant aux ordres du régime.
Après Amnesty International, Human Rights charge Ouattara
Face à l’intransigeance du président Ouattara d’accéder à toutes les révendications, l’opposition s’est retirée du processus électoral pour ensuite lancer un mot d’ordre de désobéissance civile. Après les violences consécutives au mot d’ordre, le porte-parole des plateformes de l’opposition, M. Pascal Affi N’Guessan, et plusieurs cadres ont été arrêtés. Human Rights exige leur libération.
Comme Amnesty International qui demande la libération des opposants ainsi qu’une enquête sur les crimes à M’Batto, Human Rights a dénoncé l’attitude du gouvernement ivoirien. « Le régime ivoirien a réduit au silence et emprisonné ses opposants politiques, ce qui a amené l’opposition à boycotter les récentes élections. Aujourd’hui, le pays est au bord de la guerre civile », redoute Human Rights sur son compte Twitter.
Human Rights appelle les Nations Unies à agir en Côte d’Ivoire. L’organisation s’interroge, avec sa patronne Michelle Bachelet, par ailleurs Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, sur l’urgence d’une réunion à l’ONU sur la Côte d’Ivoire. « Volonté @mbachelet demande une session urgente au Conseil des droits de l’homme de l’ONU? »