Certains leaders de l’opposition se sont vu imposer un blocus à leurs domiciles. Et depuis, les résidents de ces résidences ne peuvent ni sortir ni entrer. Le collectif d’avocats de ces opposants, est à nouveau monté au créneau pour exiger que le dispositif sécuritaire placé aux abords de leurs domiciles soit démantelé, tout comme l’a été la résidence d’Henri Konan Bédié avant sa rencontre avec Alassane Ouattara le mercredi. Ci-dessous, l’intégralité de la déclaration des Avocats.
Après dix jours de blocus, les avocats des leaders de l’opposition crient: « ça suffit! »
Depuis le lundi 02 novembre 2020, les résidences des Leaders de l’opposition politique ivoirienne dont le Premier Ministre, Pascal Affi NGUESSAN, les Ministres Assoa ADOU, Abdallah Toikeusse MABRI et Hubert OULAYE font l’objet d’un blocus par les forces de l’ordre exerçant sous l’autorité du Commandant Supérieur de la Gendarmerie et du Directeur Général de la Police.
À ce jour, les forces de l’ordre empêchent toute entrée ou sortie des résidences des Leaders de l’opposition politique ivoirienne faisant ainsi des résidents des personnes séquestrées.
Les membres du personnel exerçant dans ces résidences n’ont pu depuis le 2 novembre 2020 regagner leurs domiciles respectifs et voir leurs familles.
Les personnes ainsi séquestrées ne peuvent consulter leurs médecins même celles qui ont des pathologies habituelles et chroniques.
Elles ne peuvent, non plus, se rendre à leur lieu de travail ni recevoir de visite, même celle de leurs Avocats, en violation flagrante de leurs droits fondamentaux.
Pire, le domicile de l’ex-Premier Ministre Pascal Affi NGUESSAN continue, en dépit de son arrestation et son placement en détention préventive, de faire l’objet d’un blocus, séquestrant ainsi sa famille et son personnel.
Le Collectif des Avocats des Leaders de l’opposition politique ivoirienne rappelle que le blocus imposé depuis le 2 novembre 2020 aux résidences de l’ex-Premier Ministre Pascal Affi NGUESSAN, des anciens Ministres ASSOA ADOU, Abdallah Toikeusse MABRI et Hubert OULAYE, constitue une grave violation des droits de l’homme, car ne rentrant dans aucun cadre législatif et règlementaire applicable en Côte d’Ivoire, de sorte qu’il doit être qualifié de séquestration qu’il convient de faire cesser immédiatement.
Le Collectif des Avocats des Leaders de l’opposition politique ivoirienne appelle l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur les graves violations des droits de l’homme dont leurs clients font l’objet depuis le 2 novembre 2020.
Le Collectif des Avocats des Leaders de l’opposition politique ivoirienne engage Monsieur le Commandant Supérieur de la Gendarmerie, Monsieur le Directeur Général de la Police, à mettre un terme, sans délai, à ces actes illégaux de blocus des résidences des leaders de l’opposition politique ivoirienne et de séquestration de leurs familles et personnels.
Fait à Abidjan, le 11 novembre 2020.
Le Collectif des Avocats des leaders de l’opposition politique ivoirienne.