Les Nations Unies se montrent de plus en plus préoccupées par la résurgence des mouvements de violence en Côte d’Ivoire, marqués par les arrestations de certains leaders de l’opposition, accusés de sédition par le régime d’ Abidjan.
Arrestation des opposants: Les recommandations des Nations Unies au régime Ouattara
«Nous avons de sérieuses préoccupations concernant l‘arrestation de plusieurs responsables de l’opposition dont au moins huit seraient toujours en détention et le déploiement des forces de sécurité au domicile d’autres personnes », a déclaré Mme Michelle Bachelet, Haut commissaire des Nations Unies, dans une déclaration publiée, mardi. Selon elle, il est un impératif pour toutes les parties prenantes à la crise électorale en Côte d’Ivoire, de s’abstenir de tout propos incitant à la violence et à engager un dialogue constructif pour résoudre la situation difficile que vit le pays depuis l’ouverture du processus électoral.
« J’exhorte les responsables politiques de toutes les parties à travailler ensemble pour apaiser les tensions par le dialogue et non par des mesures de sécurité brutales et des arrestations », a-t-elle exhorté. La Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme a par ailleurs souhaité des autorités ivoiriennes, que soit protégé le droit à la liberté de réunion pacifique.
Car, estime-t-elle, «il n’est dans l’intérêt de personne d’alimenter la menace d’une instabilité politique croissante ». « J’appelle toutes les parties à modérer la rhétorique haineuse et à s’efforcer de trouver des solutions communes, dans le plein respect de l’État de droit et des droits de l’homme, par le biais d’un dialogue inclusif et constructif », a fait savoir Mme Michelle Bachelet.
Déniant toute légitimité au président sortant Alassane Ouattara, déclaré vainqueur du scrutin du 31 octobre 2020 par le Conseil constitutionnel, les leaders de l’opposition ivoirienne ont mis en place un Conseil national de transition, avec pour principale mission de « conduire le pays à des élections crédibles, apaisées et démocratiques ». Accusés de sédition, plusieurs d’entre eux notamment Pascal Affi N’guessan et Pr Maurice Kakou Guikahué, ont été interpellés puis placés sous mandat de dépôt.