S’adressant à la Nation, ce lundi au JT de 20h, Alassane Ouattara a invité Henri Konan Bédié à un dialogue afin de trouver des solutions à la crise politique qui les oppose.
Vers un dialogue direct entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ?
Le Conseil constitutionnel a proclamé la victoire officielle et définitive d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle d’octobre 2020. Entérinant ainsi les résultats donnés par la Commission électorale indépendante (CEI).
Ainsi, rempilant pour un « 3e mandat » ou le « premier mandat de la 3e République », en fonction des obédiences politiques, le chef de l’État a prononcé un discours pour appeler ses compatriotes à l’apaisement et au rassemblement.
Le Président Ouattara s’est surtout adressé à son « aîné » et ancien allié, Henri Konan Bédié, l’appelant à un dialogue franc et sincère afin de trouver des voies de sortie de crise.
« Je voudrais donc inviter mon aîné, le Président Henri KONAN BEDIE, Président du PDCI-RDA, à une rencontre, dans les tous prochains jours, pour un dialogue franc et sincère en vue de rétablir la confiance », a-t-il déclaré.
En effet, le Président du PDCI-RDA, chef de file de l’opposition, et les autres leaders de l’opposition, à l’exception du candidat Kouadio Konan Bertin, avaient appelé au boycott de ce scrutin.
Aussi, ces opposants déclarent ne pas reconnaître cette réélection, et ont mis en place un Conseil national de transition présidé par le Sphinx de Daoukro. A cet effet, plusieurs figures de proue de l’opposition, dont Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire exécutif du PDCI, et Pascal Affi N’Guessan, Président du PDCI, ont été mis aux arrêts.
Un blocus a d’ailleurs été installé autour de la résidence du président Bédié. Ce dernier n’a cessé d’appeler ses partisans, à coup de tweets, à se mobiliser pour faire plier le pouvoir RHDP.
Mais avec l’appel du dialogue de Ouattara à Bédié, l’on s’interroge si, eu égard à la tension actuelle et au bras de fer qui les oppose, l’ancien président ivoirien saisira la main tendue de son cadet.
Quoi qu’il en soit, la perche est tendue, et les Ivoiriens s’attendent à ce que les acteurs politiques accordent leurs violons pour éviter que la Côte d’Ivoire replonge dans les travers du passé.