Henri Konan Bédié a échappé à une arrestation certaine. C’est le moins que l’on puisse dire, après la descente d’un important contingent de CRS et de GMI au domicile du président proclamé du Conseil national de transition (CNT).
Henri Konan Bédié, les forces de l’ordre ont encerclé sa résidence
Alassane Ouattara est désigné vainqueur de l’élection présidentielle 2020 par la CEI, avec un score de 94,27%. Henri Konan Bédié, chef de file de l’opposition, et ses compagnons refusant de reconnaitre cette réélection du président ivoirien, ont annoncé la mise en place d’un Conseil national de transition, dirigé par le président du PDCI.
Mardi 3 novembre, Sansan Kambilé, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, a accusé l’opposition d’ourdir un « complot contre l’autorité de l’État » et envisagé que « soient traduits devant les tribunaux les auteurs et les complices de ces infractions ».
Une heure plus tard, c’est une centaine d’éléments des forces de l’ordre qui investissaient la résidence de Bédié. Sans y pénétrer, les policiers de la CRS1 et du GMI ont tout d’abord encerclé la résidence, avant de faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser les journalistes et autres militants trouvés sur place.
Ces derniers étaient en attente d’une conférence de presse devant annoncer la formation d’un « un gouvernement de transition », rapporte l’AFP. Les hommes chargés de la sécurité d’Henri Konan Bédié n’entendaient également pas se laisser faire.
Retranchés à l’intérieur de la résidence, ceux-ci préparaient une riposte en sortant leurs Kalachnikovs pour défendre leur patron. À en croire un proche de Guillaume Soro, dans un message publié sur son compte Twitter :
« Les policiers de la CRS-1 et du GMI ont signifié au président Bédié sa mise en état d’arrestation et lui ont ordonné de les suivre. Bédié a refusé, préférant mourir sur place. Après des coups de fil, les policiers ont emmené toutes les personnes présentes chez Bédié, sauf lui. »
Police: « Monsieur le Président, vous êtes en état d’arrestation. » Bédié: « Je refuse de vous suivre. Si Ouattara veut, qu’il me…! », rapporte une souce proche du Sphinx de Daoukro.
Nous apprenons par ailleurs que les proches du président du PDCI arrêtés la veille ont tous été libérés.