Les résultats sont tombés. Et même si l’on rit sous cape des «résultats à la soviétique », il reste que cela est fort possible en valeur relative. En effet, avec 19 électeurs sur 20 qui vous élisent, vous avez 95% des suffrages.
Cette valeur n’est plus expressive lorsque l’on retient qu’il y a eu 20 électeurs sur 10 mille inscrits
On peut faire l’analyse des stratégies des protagonistes. D’abord, l’on note que OUATTARA a organisé ses élections. Il l’a promis, il l’a fait. Ensuite, il a gagné ses élections, même si l’on peut dire que c’est une victoire à la Pyrrhus. L’opposition ivoirienne a montré sa capacité de mobilisation et son mot d’ordre a impacté le scrutin.
L’opposition n’a pas été très lisible dans sa démarche. Il n’a, en effet, échappé à personne que, la sortie très attendue, mais tardive de GBAGBO a quelque peu refroidi la foi des irréductibles qui pariaient sur la raison de la rue sur OUATTARA.
Et voilà que l’opposition, face aux résultats donnés par la CEI (Commission Electorale Indépendante), n’a eu d’autre choix que de créer un Conseil National de Transition dont il est difficile de trouver les fondements juridiques. Le faisant, elle semble donner au pouvoir les moyens de la faire taire légalement. Il va de soi qu’une telle option n’est pas sans risque d’embrasement. Mais l’organisation, même chaotique des élections pourrait conforter les extrémistes et faucons du RHDP du choix de la chicote.
Selon le journal « Theafricareport», Gbagbo Laurent ne partagerait pas cette option de Gouvernement de transition. Il serait, comme il l’a indiqué lors de son interview, pour le dialogue.
En effet, il semble que même si bon nombre d’Ivoiriens étaient opposés au 3ème mandat de Ouattara, ils ne sont pas partisans du « remake » de 2010. Mais pour autant, Ouattara n’a pas un boulevard devant lui. Bien au contraire, et c’est pourquoi, des voix s’élèvent déjà dont celles de l’Union Européenne qui exprime ses craintes.
Joint pour avoir la position de Monsieur Tidjane THIAM dont le rangement aux côtés de l’Opposition avait été annoncé par AFFI N’Guessan, le porte-parole, Marc-Arthur GAULITHY, rappelle que :
« Monsieur THIAM n’a cessé de souligner l’importance qu’il attache à la paix et au dialogue. Il salue les efforts fournis par l’Opposition à laquelle il appartient, dans une période difficile pour notre pays, pour agir de façon coordonnée ; ce qui ne peut qu’aider dans la recherche de solutions. Il comprend les frustrations de l’Opposition devant certains comportements tels que les attaques inacceptables perpétrées hier contre les domiciles de certains leaders. Dans cette période délicate pour notre pays, et pour contribuer à réduire les tensions politiques, Monsieur THIAM considère que l’opposition devrait sursoir à la mise en place d’un gouvernement transitoire, qui serait sans base légale claire et qui risque de ne pas être reconnu par la communauté internationale, dont le soutien est une des conditions nécessaires au retour de la paix en Côte d’Ivoire. Il lance un appel à tous les ivoiriens épris de paix, quelle que soit leur appartenance politique, qu’ils soutiennent le pouvoir sortant ou l’opposition, à dépasser ce qui les divise, dans l’intérêt supérieur de la Nation. Les parties prenantes doivent éviter toute action qui pourrait constituer un obstacle à une résolution pacifique de la crise actuelle. »
Pour Marc-Arthur GAULITHY, Monsieur Tidjane THIAM est pour : « un dialogue rassemblant toutes les parties prenantes avec une médiation internationale .»
Interrogé sur plusieurs déclarations supposées de Monsieur THIAM, qui circulent sur les media sociaux depuis plusieurs jours , Marc-Arthur GAULITHY a souligné qu’il est la seule personne autorisée à prendre officiellement la parole au nom de Monsieur THIAM, et qu’il fallait plutôt le consulter directement et non accorder du crédit à tout ce qui est attribué à Monsieur THIAM sans aucun fondement.