L’opposition ivoirienne est à la croisée des chemins après la tenue de l’élection présidentielle, le 31 octobre 2020. Vincent Hugeux, chroniqueur français, a du mal à suivre les opposants dans leur stratégie contre le pouvoir Ouattara.
Vincent Hugeux : « La stratégie de l’opposition est indéchiffrable »
Les autorités ivoiriennes avaient mis un point d’honneur à organiser le scrutin présidentiel à la date constitutionnelle du 31 octobre 2020. Et comme prévu, des Ivoiriens avaient bel et bien pris d’assaut les urnes, samedi, pour désigner le nouveau Président de la République pour les cinq prochaines années.
Cette élection a en effet été émaillée de violences par endroits; n’empêche qu’Alassane Ouattara et Kouadio Konan Bertin, deux des quatre candidats retenus par le Conseil constitutionnel, ont pris par au vote. L’un à Abidjan, et l’autre à Lakota.
Les deux autres, Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan, se sont abstenus de se rendre aux urnes. Ils ont d’ailleurs appelé à la désobéissance civile et au boycott de ce scrutin.
Visiblement satisfaits de la mobilisation de leurs militants pour empêcher la tenue de ce scrutin dans plusieurs localités, ces leaders d’opposition sont revenus à la charge pour appeler à une transition politique sans le président Alassane Ouattara.
Invité par TV5 Monde à décrypter la stratégie de l’opposition autour de ce processus électoral, Vincent Hugeux s’est voulu on ne peut plus très amer vis-à-vis de ces opposants ivoiriens. Le journaliste et essayiste a d’ailleurs déclaré :
« Moi, je suis assez perplexe, parce que vous vous souvenez au départ quarante-quatre (44) dossiers de candidature, et on en retient quatre(4) qui sont validés par les instances réputées compétentes. Là-dessus, vous avez deux candidats qui vous parlent de boycott actif et de désobéissance civile sans nécessairement préciser la teneur de ces concepts. Et vous avez un 3e candidat (Kouadio Konan Bertin, Ndlr), on vient de le rappeler à l’instant, on l’a vu tomber du ciel pour aller voter dans son fief de Lakota, qui lui, joue le jeu en quelque sorte. »
Poursuivant, le confrère ajoute : « En plus, quand vous voulez saper la légitimité d’un sortant, non seulement, vous prônez le boycott, mais vous retirez votre candidature pour qu’il soit seul dans l’arène. Or là, on prône la désobéissance et le boycott, mais on ne retire pas formellement la candidature. »
À noter que l’opposition ivoirienne dit ne pas reconnaitre la légitimité de cette élection et appelle à la mise en place d’un gouvernement de transition.