Nathalie Yamb n’est pas du tout contente de la dernière sortie de Laurent Gbagbo. Loin de critiquer le contenu de l’interview de l’ex-président ivoirien accordée à TV5 Monde, la conseillère exécutive de Mamadou Koulibaly a plutôt d’autres griefs contre le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI, opposition). Que lui reproche-t-elle concrètement ?
Nathalie Yamb tacle Laurent Gbagbo
Il a fallu attendre neuf années pour revoir Laurent Gbagbo devant les caméras d’une télévision. Le père du Front populaire ivoirien a livré une interview exclusive à la chaine française TV5 Monde le jeudi 29 octobre 2020. L’ancien chef d’État, interrogé par Denise Epoté, directrice Afrique dudit média, a lancé un appel au dialogue à tous les acteurs politiques ivoiriens.
L’opposant historique de feu Félix Houphouët-Boigny a expliqué qu’il a décidé de prendre la parole, car aujourd’hui, « la date du 31 octobre approche » et les « querelles » conduisent la Côte d’Ivoire « dans un gouffre ». « Et en tant qu’ancien président de la République, en tant qu’ancien prisonnier de la CPI, ancien homme politique connu, si je me tais ce ne serait pas responsable. Donc j’ai décidé de m’exprimer pour donner mon point de vue sur ce qui ce passe en ce moment en Côte d’Ivoire. Et donner ma direction. Celle qui me semble bonne », a-t-il poursuivi.
Au cours de son entretien, Laurent Gbagbo n’a pas manqué d’inviter la classe politique ivoirienne à la discussion. Pour l’ancien chef d’État, il est toujours temps de négocier et de se parler. Après cette interview tant attendue, Nathalie Yamb n’a pas manqué d’exprimer sa déception. La militante camerounaise ne s’est pas attardée sur le contenu de l’entretien, mais plutôt sur le choix du média. « Choisir TV5 Monde, le bras séculier médiatique du quai d’Orsay, pour sa 1re prise de parole hors du cadre pénal en 10 ans, est à minima maladroit, à moins qu’on ne veuille comme tant d’autres encore plaire à la France. Cela ne changera pas notre objectif », a-t-elle critiqué sur son compte Twitter.
Mais selon des proches de Laurent Gbagbo, l’homme politique a bien voulu accorder sa première sortie à Afrique Média. Toutefois, il y avait « des exigences techniques et logistiques auxquelles cette télévision panafricaine ne pouvait pas répondre ». A propos d’Africa 24, nous apprenons que « les journalistes les plus importants de chez eux sont actuellement en Côte d’Ivoire pour couvrir l’élection présidentielle. La fermeture des frontières ne leur permettait d’aller et venir dans le laps de temps requis ».