Laurent Gbagbo s’est prononcé en exclusivité sur la situation sociopolitique délétère qui prévaut en Côte d’Ivoire à l’orée de l’élection présidentielle du samedi 31 octobre 2020.
« Moi Laurent Gbagbo, ancien chef d’État, ancien prisonnier de la CPI, je suis résolument du côté de l’opposition »
Aux prises avec la Cour pénale internationale (CPI ) depuis 10 années, dans le cadre du procès relatif aux violences post-électorales de 2010-2011, Laurent Gbagbo s’était muré dans un silence sans précédent.
Mais à la veille de la présidentielle du samedi 31 octobre, l’ancien chef de l’État ivoirien a décidé de rompre le silence. Interrogé par Tv5 Monde, il s’explique :
« En tant qu’ancien Président de la République, en tant qu’ancien prisonnier de la CPI, en tant qu’homme connu, si je me tais, ça ne serait pas responsable ».
Au sujet de la candidature du président Alassane Ouattara, qui suscite des troubles en Côte d’Ivoire depuis maintenant plusieurs semaines, Laurent Gbagbo a dénoncé le non respect de la loi fondamentale ivoirienne. Mieux, l’époux de Simone Gbagbo dit comprendre et être de coeur avec tous les contestataires du 3è mandat.
« Je pense que l’un des problèmes politiques en Afrique, c’est que on écrit des textes sans y croire. On écrit dans la constitution que le nombre de mandat est limité à deux. Pourquoi on veut faire un troisième mandat ? Il faut qu’on respecte ce qu’on écrit. Il faut qu’on respecte ce qu’on dit. Dès l’instant où dans une société, des textes de lois et la constitution qui est la loi suprême, les textes de lois disent une chose, il faut qu’on s’y conforme », a-t-il déclaré.
Sa position sur l’issue de l’élection présidentielle du 31 octobre est sans ambages. S’il n’y a pas de discussion entre pouvoir et opposition, la Côte d’Ivoire part vers une catastrophe.
« Ce qui nous attend, c’est la catastrophe. C’est pourquoi, je dis: « Asseyons nous pour discuter ». Il y a mieux à faire que ces élections », a-t-il indiqué. Puis de rappeler qu’il demeure opposé au régime Ouattara: « Je veux dire aux Ivoiriens que sur la question du troisième mandat, moi Laurent Gbagbo, ancien chef d’État, ancien prisonnier de la CPI, je suis résolument du côté de l’opposition », a martelé Laurent Gbagbo.