Henri Konan Bédié, candidat du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) à la présidentielle du 31 octobre 2020, refuse de participer au scrutin. Appuyé par Pascal Affi N’guessan, lui aussi candidat au nom du Front populaire ivoirien (FPI), l’homme de 86 ans a appelé les Ivoiriens au boycott actif. Loin de vouloir assister impuissant à ce scénario, Alassane Ouattara est prêt à tout pour convaincre son ancien allié afin de le ramener dans la course au pouvoir.
Ouattara veut ramener Bédié dans le jeu : Voici son homme de main
Jeudi 15 octobre 2020, Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’guessan ont conjointement appelé les Ivoiriens à un boycott actif de l’élection présidentielle. « Nous ne nous sentons nullement concernés par l’élection présidentielle en l’état actuel des choses et appelons nos militants à faire barrage au coup d’État électoral qui se prépare », avaient-ils lancé au cours d’un point de presse.
Les deux principaux adversaires du président sortant Alassane Ouattara refusent de prendre part à la joute électorale tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. En effet, le président du PDCI et son nouvel allié exigent le retrait de la candidature du président ivoirien, la dissolution du Conseil constitutionnel et de la Commission électorale indépendante (CEI), la libération des prisonniers politiques et militaires, mais aussi l’audit de la liste électorale et le retour des exilés, notamment l’ancien président Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, l’ex-maire du Plateau Noël Akossi Bendjo et Guillaume Kigbafori Soro.
Alassane Ouattara le sait, une absence d’Henri Konan Bédié et de Pascal Affi N’guessan à la présidentielle n’est pas faite pour l’arranger, même s’il est certain de l’emporter sans difficulté contre le candidat indépendant Kouadio Konan Bertin dit KKB. Le chef de file des houphouëtistes n’a pas hésité à demander à son homologue ghanéen, Nana Akufo-Addo, d’intervenir pour convaincre le « sphinx de Daoukro » de revenir sur sa décision.
Selon Africa Intelligence, le chef de l’État est allé jusqu’à proposer de « débloquer des crédits d’État afin de rembourser les frais de campagne, y compris pour les opposants ». En plus, Alassane Ouattara, dans un communiqué signé de Sidiki Diakité, ex ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, s’est montré disposé à rencontrer le patron du PDCI. Mais Bédié a poliment refusé la main tendue de son « frère cadet » et garde la même posture.