Journaliste-consultant, Bamba Alex Souleymane totalise plus d’une trentaine d’années passées dans les arcanes politiques nationales comme à l’international. Face à la détérioration du climat socio-politique ivoirien, l’homme de média est à nouveau monté au créneau pour tirer sur la sonnette d’alarme.
Bamba Alex Souleymane: « La Côte d’Ivoire doit être à l’abri de nos égos, de nos envies et de nos perceptions gloutonnières »
A une dizaine de jours de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, la tension monte en Côte d’Ivoire entre pouvoir et opposition. Les manifestations causées par l’appel à la désobéissance civile, ont plongé le pays dans un nouveau cycle de violence aussi bien verbale que physique. De quoi inquiétant le journaliste Bamba Alex Souleymane. Moins de deux semaines après sa rentrée politique effectuée au siège du journal L’intelligent d’Abidjan, le directeur général du cabinet Dunuya supplie les acteurs politiques ivoiriens de mettre balle à terre et de s’engager sur la voie du dialogue prôné par feu le président Félix Houphouët-Boigny. Bamba Alex s’est confié à Afrique-sur7.fr
«Nous devons avoir à coeur que nous n’avons qu’un seul pays. Et ce pays là, il doit être à l’abri de nos égos, de nos envies et de nos perceptions gloutonnières. Nous devons utiliser des mots qui n’engendrent pas des blessures. Parce que: qu’est-ce qui prouve que celui que tu considères comme ton pire ennemi aujourd’hui, ne sera pas ton sauveur ou ton meilleur ami de demain? Moi, je pense que la sagesse doit nous guider. Le dialogue doit continuer. Le président Bédié qui a dirigé, qui a de la culture, qui a du vécu; le président Bédié doit continuer à parler à son jeune frère le président Ouattara, un gentleman policé qui a fait ses preuves, afin que les valeurs de paix et de dialogue d’Houphouët-Boigny, ne les quittent pas.
« Dans la différence, on peut se réaliser en sauvegardant la paix et l’intégrité du pays »
Certains s’expriment souvent dans des termes qui sont parfois inacceptables. Dans le champ lexical de la langue française, il y a trop de vocables politiques qu’on peut utiliser pour séduire même son plus farouche adversaire politique. Non aux discours d’apocalypse! Non aux discours de haine! Oui à la fraternité vraie et à l’exaltation de l’union entre les Ivoiriens (…) Très jeune, j’ai été nommé par le président Félix Houphouët-Boigny, rédacteur en chef. Je suis un homme de la baronnie; j’ai une très longue expérience de la chose politique. J’ai fait du journalisme à un très très haut niveau qui me conduisit à mener des batailles. Je n’ai pas varié d’un iota de mon état d’esprit, à savoir de partager, débattre, échanger les idées mais en ayant à coeur que nous n’avons qu’un seul pays. J’ai vu, j’ai entendu, j’ai noté. On ne doit pas donner l’impression qu’il y a l’apocalypse. On doit tirer des leçons du passé. Tant qu’on peut éviter des diatribes enflammées; tant qu’on peut arriver à des solutions qui ne sont pas avenantes, on doit promouvoir une politique de fraternité. On doit se parler dans le respect des uns et des autres. Il faut savoir lâcher du lest, se parler dans le respect de l’autre, le respect mutuel et des lois de la République. Dans la différence, on peut se réaliser en sauvegardant la paix et l’intégrité du pays.
Bamba Alex: « Ouattara était la solution et il demeure la solution pour le Côte d’Ivoire »
Les positions sont radicalisées. Mon souhait: il faut que les Ivoiriens se parlent. Je n’aime pas être dans une situation où l’incertitude règne, où les gens vivent angoissés; çà donne une image qui ne reflète pas le pays de l’hospitalité, où règne la vraie fraternité. Attention, l’excès en tout, nuit. Evitons les scènes qui ne sont pas dignes de la Côte d’Ivoire. Dans un village, il y a autant de cadres mais les mains n’ont pas la même hauteur. Le président Ouattara a dit lorsqu’il devait solliciter son premier mandat: « ADO la solution ». Effectivement, il a été élu sur la base de son programme. Oui il est la solution. Hier, il était la solution. Aujourd’hui encore, il est la solution pour que tout continue. Ce qui a prévalu pour lui en 2015, prévaut encore en 2020. Il reste et demeure la solution pour le Côte d’Ivoire. Donc, je suggère que la sagesse abrite chacun. Dès lors que, tôt ou tard, vous allez finir par discuter, il faut discuter. Il faut éviter les mots qui blessent ».