La tension s’intensifie entre pouvoir et opposition autour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Guillaume Soro, adhérent du mot d’ordre du boycott actif, interpelle la communauté internationale sur la tournure de ces évènements ayant déjà causé une perte en vie humaine.
Guillaume Soro : « Déjà un mort à Bongouanou…»
À deux semaines du scrutin présidentiel du 31 octobre 2020, les acteurs politiques ivoiriens sont diamétralement opposés sur les termes de références pour parvenir à des élections apaisées. Les autorités ivoiriennes soutiennent mordicus que le scrutin se tiendra à la date constitutionnellement prévue à cet effet, alors que l’opposition demande un report afin de vider tous les contentieux préélectoraux.
Ces partis d’opposition vont d’ailleurs plus loin en appelant au retrait du président Alassane Ouattara, candidat à un 3e mandat jugé anticonstitutionnel, selon eux; la dissolution du Conseil constitutionnel et de la Commission électorale indépendante (CEI), l’audit international du fichier électoral et bien d’autres revendications.
Pour donc faire pression sur le pouvoir, ces opposants ont appelé à la désobéissance civile avant de lancer un mot d’ordre de boycott actif de ces élections. Alors que le RHDP a lancé la campagne de son candidat Alassane Ouattara à Bouaké, l’ancien fief de l’ex-rébellion, l’on constate certaines manifestations à travers des localités ivoiriennes.
La ville de Bongouanou connaît d’ailleurs un regain de violences avec des affrontements intercommunautaires. «Affrontement entre les jeunes Malinkés et les jeunes Agnis depuis Bongouanou ce matin. Un mort et plusieurs dégâts matériels. Que Dieu nous protège. Rien ne vaut la paix. La politique n’est pas arrivée jusque-là », rapporte un internaute.
Guillaume Soro a aussitôt saisi la balle au bon pour attirer l’attention de la communauté internationale, ainsi que des organisations des droits de l’homme sur la situation sociopolitique qui a cours en Côte d’Ivoire.
« Déjà un mort à Bongouanou occasionné par le coup d’État civil de @AOuattara_PRCI (Alassane Ouattara, Ndlr). Les organisations des droits de l’homme doivent agir. Personne ne doit détourner le regard », a tweeté le président de Générations et peuples solidaires.
À noter que le Gouvernement ivoirien, sous la houlette du Premier ministre Hamed Bakayoko, a annoncé une rencontre, ce samedi, avec des organisations politiques afin de discuter du processus électoral.