L’Observatoire ivoirien des droits de l’ homme (OIDH) félicite l’ État ivoirien pour son élection au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, mardi dernier. L’organisation estime toutefois qu’il y a de nombreux points à corriger sur la pratique des Droits de l’homme dans le pays.
Election de la Côte d’Ivoire au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies: Ce que l’ OIDH recommande aux autorités
« L’OIDH félicite les autorités ivoiriennes pour cette distinction qui honore encore une fois le pays tout entier. Cependant, l’OIDH estime que la qualité de membre du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU emporte de donner l’exemple dans le respect des droits reconnus aux citoyens », déclare l’organisation dans un communiqué dont copie est parvenue à Afrique-Sur7.fr.
L’organisation dirigée par Éric Aimé Semien se saisit de l’occasion pour attirer l’attention du gouvernement sur la persistance «des arrestations et emprisonnements d’opposants et d’activistes des Droits de l’Homme anti nouveau mandat de l’actuel Président, sur les restrictions récurrentes et l’exercice sélectif des libertés de manifestations et d’expression dans cette période électorale ».
Plusieurs acteurs de la société civile ivoirienne et des responsables de formations politiques, dont Pulchérie Édith Gbalet de la société civile, Anne-Marie Bonifon du mouvement Générations et peuples solidaires (GPS), proche de Guillaume Soro, arrêtés en août dernier, lors de manifestations contre la candidature du président Alassane Ouattara, restent détenus sans jugement.
« L’OIDH interpelle les autorités ivoiriennes et les invite à corriger ces situations de non-droit et à privilégier le dialogue dans le règlement des différends politiques afin d’éviter à la Côte d’Ivoire d’autres escalades de violences », prévient l’organisation qui pointe du doigt le processus électoral de 2020 dont le caractère inclusif « est encore discuté ».
« Pour l’OIDH, la persistance de ces manquements aux Droits de l’Homme met à mal l’état de droit et la démocratie que les Ivoiriens appellent de tous leurs vœux depuis plusieurs années, ainsi que la confiance et l’unité nationale déjà fortement éprouvées entre Ivoiriens », dénonce l’ONG. Puis d’ajouter: « En tout état de cause, l’OIDH rappelle aux autorités ivoiriennes que la qualité de membre du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU s’accommode mal avec le respect partiel des standards en matière de droits de l’homme.