Lancé par Henri Konan Bédié, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), le mot d’ordre de désobéissance civile devrait entrer dans sa phase active à compter de ce samedi 10 octobre 2020.
Henri Konan Bédié rassure : » La désobéïssance civile est une arme redoutable »
L’opposition politique ivoirienne saisira l’occasion du giga-meeting de contestation contre la candidature du président Alassane Ouattara à un troisième présidentiel, pour dévoiler les grandes lignes de son mot d’ordre de désobéissance, lancé fin septembre dernier.
Avec cette arme présentée comme redoutable par Henri Konan Bédié, le président du PDCI et l’opposition entendent contraindre le régime ivoirien à l’ouverture d’un dialogue inclusif en vue de la tenue d’un scrutin présidentiel apaisé, crédible et transparent, le 31 octobre prochain.
« Le mot d’ordre, c’est la désobéissance civile. L’arme que nous avons pour vaincre, c’est la désobéissance civile », a rassuré le chef de file de l’opposition ivoirienne. Plusieurs points de désaccord touchant au cadre juridique et institutionnel du scrutin du 31 octobre, divisent pouvoir et opposition.
Il s’agit entre autres de la composition de la Commission électorale indépendante (CEI), du Conseil constitutionnel et du fichier électoral. Outre ces points, Henri Konan Bédié et le reste de l’opposition jugent anticonstitutionnelle, la candidature du président Ouattara, et exigent son retrait pur et simple, ainsi que le retour sécurisé de tous les exilés politiques.
Des exigences qui semblent se heurter à un refus catégorique du pouvoir en place. Mais le président du PDCI-RDA, lui, reste tout de même confiant. « Cette arme (la désobéissance civile) est redoutable et irrépressible », se convainc-t-il.
« C’est la désobéissance civile qui a permis à Nelson Mandela de libérer son peuple. A Gandhi d’obtenir l’indépendance de la grande nation de l’Inde. A Martin Luther King d’obtenir la reconnaissance des droits des Noirs aux Etats-Unis », explique l’opposant politique.
Toutefois, Bédié rassure du caractère pacifique de la démarche politique de l’opposition. « La désobéissance civile n’est pas l’affrontement armé. C’est l’arme des forts. La désobéissance civile rime avec la non-violence. C’est avec la désobéissance civile que le président Houphouët-Boigny a conduit l’indépendance de la Côte d’Ivoire en refusant de se soumettre à l’ordre colonial. Et il l’a fait de façon pacifique. Face à l’adversaire, nous avons les mains nues. Eux, ils ont les microbes, même si nous avons des antibiotiques. Nous devons nous protéger contre les chars, les machettes, les fusils, contre tout ce qui signifie les armes de la mort. Il faut d’abord vivre pour combattre », a conclu M. Bédié.