Marcel Amon Tanoh, ex-ministre ivoirien des Affaires étrangères, a évoqué l’actualité socio-politique nationale dans un récent entretien accordé à l’Agence française de presse (AFP).
Marcel Amon Tanoh: « Il faut tout faire pour contraindre M. Ouattara à s’asseoir autour d’une table pour discuter »
La tension est montée d’un cran entre pouvoir et opposition depuis l’annonce de la candidature du président Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.
Avec la validation de cette candidature par le Conseil constitutionnel et l’invalidation des candidatures de plusieurs acteurs clés de la scène politique ivoirienne, des risques de troubles planent sur la Côte d’Ivoire.
Afin d’éviter le pire, Marcel Amon Tanoh dont la candidature a été rejetée, propose de s’asseoir et de discuter. « Il faut tout faire pour contraindre M. Ouattara à s’asseoir autour d’une table pour discuter, dialoguer, négocier (…) C’est la seule façon de résoudre cette crise post-électorale qui se dessine à l’horizon », a-t-il interpellé.
La Côte d’Ivoire, faut-il le rappeler, s’est à nouveau engouffrée dans une spirale de violence qui fait craindre des risques d’une crise similaire à celle que le pays a connue entre 2010 et 2011.
Les violentes manifestations contre la candidature du président Alassane Ouattara à un troisième mandat présidentiel, ont déjà fait plus d’une dizaine de morts, plusieurs blessés et d’importants dégâts matériels.
L’opposition, réunie autour d’Henri Konan Bédié, récuse la composition actuelle de la Commission électorale indépendante (CEI), demande la dissolution du Conseil constitutionnel et l’audit du fichier électoral.
Cette situation explosive fait craindre le pire à l’ancien directeur de cabinet du président Ouattara, aujourd’hui devenu un opposant.
« Aujourd’hui, nous sommes déjà dans une crise pré-électorale qui est beaucoup plus exacerbée que les tensions préélectorales de 2010. En 2010, avant l’élection, il n’y avait pas eu de morts. Là, on a déjà des morts, alors vous pouvez imaginer ce que sera l’après 2020 avec les tensions actuelles», s’est inquiété Amon Tanoh.
Une mission conjointe ONU-CEDEAO-UA-UE séjourne à Abidjan depuis le début de cette semaine, dans l’espoir de ramener à de meilleurs sentiments les différentes parties engagées le processus électoral.