Danièle Boni Claverie a décidé de donner de la voix, au moment où une mission conjointe de l’UA (Union africaine), de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et des Nations unies séjourne en Côte d’Ivoire. La présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD) est montée au créneau pour dire ses vérités à la délégation. L’ancienne ministre de la Communication ivoirienne qui a toujours milité pour le report de l’élection présidentielle d’octobre appelle la mission à prendre les bonnes décisions.
Boni Claverie parle à la mission conjointe Nations unies, CEDEAO et UA
Lundi 5 octobre 2020, une délégation de la CEDEAO, de l’Union africaine et des Nations unies a échangé avec Alassane Ouattara. Au cours de la rencontre, le président ivoirien et ses hôtes ont abordé l’épineuse question de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. « Notre mission est une mission d’implication auprès des acteurs politiques, ainsi que des parties prenantes pour nous assurer de la tenue d’élections apaisées, paisibles, crédibles et inclusives », a déclaré le porte-parole de la mission. Pour Danièle Boni Claverie, à l’heure actuelle, il ne s’agit pas de « parler d’un scrutin inclusif, transparent et crédible », car cela « relève du voeu pieux ».
« Les Ivoiriens veulent vivre en paix, ils ne veulent plus mourir pour un scrutin fut-il présidentiel, mais ils ne sont pas prêts à accepter qu’une élection biaisée leur impose frauduleusement un choix dont ils ne veulent pas. C’est pourquoi le temps des missions de bons offices semble révolu. Il est temps que la CEDEAO et l’UA prennent leurs responsabilités. Le « ni oui, ni non » n’est plus de mise. Le 3e mandat constitue un recul démocratique qui bat en brèche les principes de bonne gouvernance et de démocratie que défend le Protocole additionnel de cette Institution », a martelé la présidente de l’Union républicaine pour la démocratie à travers une publication sur les réseaux sociaux.
Danièle Boni Claverie soutient que « la prise de conscience collective qui secoue les sociétés africaines et les amène à contester violemment est la traduction d’une aspiration à voir la CEDEAO être au service des peuples plutôt que de sembler être à la disposition d’un club privé de chefs d’État ».
La délégation conjointe de la CEDEAO, de l’UA et des Nations unies séjourne sur les bords de la lagune Ébrié depuis le dimanche 4 octobre 2020. Elle s’entretiendra avec le président de la Commission électorale indépendante (CEI), le président du Conseil constitutionnel, des représentants des ONG internationales et de la société civile. La mission aura également des rencontres avec les partis politiques de l’opposition et bien d’autres personnalités.