Henri Konan Bédié est déterminé à s’opposer à la candidature d’Alassane Ouattara à la présidentielle du samedi 31 octobre 2020. Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), après avoir lancé l’appel à la désobéissance civile, se prépare à lancer une offensive diplomatique, a-t-on appris.
Bédié envoie une mission diplomatique contre Ouattara
Au cours d’une réunion de l’opposition ivoirienne, Henri Konan Bédié, 86 ans, a lancé un appel à la « désobéissance civile » devant ce qu’il appelle la « forfaiture » d’Alassane Ouattara. L’ancien chef d’État ivoirien (1993-1999), devenu par la force des choses le nouveau fer de lance de l’opposition ivoirien. A la tête de la CRDP (Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix, celui que l’on surnomme le « sphinx » de Daoukro se positionne désormais comme un redoutable adversaire d’Alassane Ouattara, l’homme avec qui il avait tissé une alliance contre Laurent Gbagbo. Cette plateforme politique réunit dix-sept partis politiques dressés contre le régime du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Quelques jours après avoir lancé l’appel à la désobéissance civile, Henri Konan Bédié entend faire plier Alassane Ouattara, dont le 3e mandat est contesté par l’ensemble de toute l’opposition. C’est dans cet objectif que le patron du PDCI a lancé une offensive dans la sous-région visant à maintenir la pression sur le président ivoirien. Selon une informe relayée par le service de communication du plus vieux parti politique ivoirienne, l’homme de 86 ans a porté son choix sur Seth Koko, le président de L’Alternative-CI, « au nom de la coalition de l’opposition ivoirienne pour mener des actions de lobbying dans la sous-région ouest-africaine ». On apprend que Seth Koko a séjourné au Ghana le weekend dernier dans le souci de préparer la mission conjointe CEDEAO-UA-ONU à Abidjan, à moins d’un mois de la présidentielle.
Seth Koko, dont la candidature à l’élection présidentielle a été rejetée, est présentée comme un « homme à réseaux », qui serait introduit dans la sous-région, ainsi qu’à l’Élysée et à la Maison blanche (il serait un ami du chargé de la communication digitale de Donald Trump). En clair, le président du PDCI a désormais glissé sur le terrain diplomatique pour empêcher la candidature d’Alassane Ouattara.