Alassane Ouattara est le candidat du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix). À la suite du décès d’Amadou Gon Coulibaly, le président ivoirien est revenu sur sa décision de prendre sa retraite à la fin de son second mandat. Mais pourquoi le chef de l’État n’a-t-il pas voulu porter son choix sur l’une des personnalités dont regorge son parti politique ?
RHDP: Alassane Ouattara dit « non » à Hamed Bakayoko et Patrick Achi
Mars 2020, Alassane Ouattara avait convoqué les députés et sénateurs à Yamoussoukro pour un congrès. C’est la Fondation Félix Houphouët-Boigny qui a accueilli le président de la République et les membres du Parlement. Au cours de cette rencontre, l’ancien directeur général adjoint du FMI, a fait une annonce surprenante.
« Tout au long de ma carrière, j’ai toujours accordé une importance particulière au respect de mes engagements. En conséquence, j’ai décidé de ne pas être candidat en 2020 », a lancé le chef de file du RHDP, provoquant une vive contestation dans la salle. Mais la décision du leader du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix était déjà prise. « Je voudrais annoncer solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération », a-t-il poursuivi sur son compte Twitter.
Les jours qui ont suivi cette sortie fort médiatisée, Alassane Ouattara a désigné Amadou Gon Coulibaly comme le candidat du RHDP à la l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Malgré la réticence de certains cadres du parti au pouvoir, le chef de l’État parvient à fédérer les énergies derrière le Premier ministre. Mais le 8 juillet 2020, le malheur s’abat sur le RHDP. Son candidat décède en plein Conseil des ministres, victime d’un malaise cardiaque.
Des cadres du RHDP, dont Adama Bictogo, élèvent la voix pour demander à Alassane Ouattara de revenir dans l’arène. Celui-ci répond favorablement et se porte candidat à la présidentielle. Aujourd’hui, on sait pourquoi l’actuel locataire du Palais présidentiel n’a pas voulu désigner un autre cadre de son parti pour remplacer Amadou Gon. Un proche du chef de l’État a évoqué la question dans les colonnes de Jeune Afrique.
« Gérer un État, on sait faire. Mais il y a tellement de feux à éteindre, de noeuds à dénouer sur le plan politique. Amadou qui les connaissait tous, aurait pu réussir sur ce plan. Mais pas un Patrick Achi ou Hamed Bakayoko, guère préparé à cela, dans un RHDP trop jeune, où la mayonnaise est seulement en train de prendre », a-t-il soutenu. Pour lui, la candidature d’Alassane Ouattara est le choix le plus « raisonnable ».