Simone Gbagbo était en interview sur France 24, le mercredi, pour commenter l’actualité politique ivoirienne. L’ancienne Première Dame a clairement indiqué que l’élection présidentielle de 2020 ne pourra se tenir qu’après la satisfaction de certaines conditions qu’elle juge essentielles.
Simone Gbagbo : « Il n’y aura pas d’élection tant que… »
Alassane Ouattara soutient mordicus que le scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire se tiendra à la date constitutionnelle du 31 octobre 2020. Mais à un mois de cette élection cruciale, Simone Gbagbo vient d’annoncer, à la suite de Guillaume Soro et d’autres acteurs de l’opposition, que cette élection ne se tiendra pas à la date indiquée. Pour l’épouse de l’ancien président ivoirien, les conditions d’un scrutin apaisé, inclusif, libre et transparent, ne sont en effet pas réunies, pour prendre le risque de se lancer dans une autre aventure qui risque de porter à nouveau préjudice à la paix sociale en Côte d’Ivoire.
Simone Ehivet Gbagbo s’est donc voulue formelle lors de cette nouvelle apparition médiatique, à l’orée de cette élection présidentielle. « Aujourd’hui, nous sommes acculés, nous sommes coincés, et nous disons qu’il n’y aura pas d’élection tant que les conditions actuelles n’auraient pas été changées, tant que les reformes n’auraient pas été prises », a déclaré d’entrée la 2e Vice-Présidente du Front populaire ivoirien (FPI, pro-Gbagbo), avant de les énumérer :
« Nous voulons une CEI nouvelle. Nous voulons un Conseil constitutionnel nouveau, parce que celui-ci s’est complètement discrédité… Nous voulons que la candidature de Monsieur Ouattara soit retirée de la liste des candidats. Nous voulons que la liste électorale soit auditée, qu’elle soit corrigée. Nous voulons qu’il y ait des débats sur le découpage électoral et que le découpage soit un découpage consensuel. Nous voulons que les prisonniers politiques, qui depuis 2011 sont retenus dans les prisons en Côte d’Ivoire ou à l’étranger, soient libérés. Il y a les prisonniers militaires, il y a les prisonniers civils. Que tous ces prisonniers soient libérés. Nous voulons que les Ivoiriens, en 2011, qui ont été obligés, pour leur propre survie, de fuir le pays et d’aller s’exiler dans les pays voisins, en France, en Europe, aux États-Unis et partout. Que les exilés puissent revenir. Que les gens qui ont été déportés à l’étranger, comme c’est le cas pour Monsieur Gbagbo et monsieur Blé Goudé, qu’ils puissent également rentrer dans leur pays. Nous voulons tout cela.»
Puis, elle ajoute, encore plus catégorique : « Si le pouvoir n’accepte pas, il n’y aura pas d’élection. » L’ancienne Députée d’Abobo précise par ailleurs que toutes ces conditions sont unanimement partagées par toute l’opposition.