En Guinée, Alpha Condé est en lice pour un 3e mandat présidentiel. Il a fait acte de candidature le 3 septembre 2020. La décision du président guinéen de rempiler, a suscité de vives protestations populaires. Dans une déclaration commune, plusieurs organisations de la société civile et des mouvements citoyens de la sous-région ouest-africaine ont épinglé le président guinéen.
Affaire 3e mandat, des mouvements de la société civile chargent Alpha Condé
Dix-neuf organisations de la société civile et mouvements citoyens issus de la région ouest-africaine ont apporté leur soutien au Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), farouchement opposé à un 3e mandat d’ Alpha Condé en Guinée. « Les crises sociopolitiques au Mali, en République de Guinée et en Côte d’Ivoire, auxquelles sont greffées de graves crises sanitaires et économiques, menacent, dans le court et moyen terme, la Démocratie et la Stabilité dans notre sous-région, dans un contexte d’insécurité grandissante causé par des groupes armés séparatistes et /ou djihadistes », ont-ils déclaré dans un communiqué.
Pour eux, Alpha Condé, 82 ans, a pris sur lui de briguer un 3e mandat « malgré une forte contestation populaire qui a coûté la vie à des centaines de civils tués au cours des manifestations citoyennes réprimées par les forces de défense et de sécurité guinéennes ». Soutenant que la décision d’ Alpha Condé de briguer un 3e mandat confirme sa volonté d’opérer un « coup d’État constitutionnel qu’il a planifié et perpétré le 22 mars 2020 en violation de la Constitution et des principes démocratiques en vigueur en République Guinée ».
Les mouvements citoyens et les organisations de la société civile, dont le Mouvement Y’en A Marre ( Sénégal), Balai Citoyen (Burkina Faso), Afrikajom Center et Tournons La Page Cote d’Ivoire, estiment que le chef d’État de la Guinée a fait fi des mouvements de contestations des Guinéens qui rejettent « son projet de troisième mandat à cause des risques incommensurables que cela fait courir au pays et à la sous-région ouest-africaine ».
Aussi condamnent-ils « énergiquement les graves violations des droits humains en Guinée et expriment leur vive indignation et sa préoccupation face à la multiplication des discours inacceptables de Monsieur Alpha Condé qui attise délibérément la haine ethnique et appelle ouvertement à la guerre dans son propre pays ». Ils n’ont pas manqué d’interpeller l’ONU et le Haut commissariat des droits de l’homme « pour l’envoi d’une commission d’enquête internationale en République de Guinée pour enquêter sur les graves violations des droits de l’homme enregistrées pendant les manifestations du FNDC ».