Dans son rapport produit le 28 septembre dernier, International crisis group recommande aux acteurs politiques ivoiriens un report de l’élection présidentielle de 2020 en vue de favoriser un dialogue le transfert de pouvoir à une nouvelle génération.
Pouvoir aux jeunes, International Crisis Group prend Ouattara au mot
5 mars 2020, Alassane Ouattara annonçait devant le Congrès, sa ferme volonté de se retirer de la course présidentielle et de passer la main à une nouvelle génération. Le brusque décès d’Amadou Gon Coulibaly, son Premier ministre et dauphin, le 8 juillet, a « obligé » le président ivoirien à revenir sur sa parole et à briguer un 3e mandat. Ce rétropédalage a en effet suscité de nombreuses manifestations de protestation à travers la Côte d’Ivoire contre cette candidature du chef de l’État ivoirien.
La tension politique prend en effet de l’ampleur et l’opposition ivoirienne vient d’appeler à une désobéissance civile, qui pourrait à nouveau susciter de nombreux autres mouvements sociopolitiques susceptibles de fragiliser davantage le climat politique a un mois du scrutin présidentiel du 31 octobre 2020. Outre certains dirigeants et autres organisations qui appellent à un report de l’élection présidentielle, International crisis group vient d’établir un rapport dans lequel il dépeint le climat actuel, qui n’est pas de nature à rassurer aussi bien les Ivoiriens que les observateurs internationaux.
Dans la conclusion de son rapport, l’ONG s’est voulue formelle : « Le report de l’élection, même de courte durée, la construction d’un dialogue et l’éventuel transfert de pouvoir à une nouvelle génération de responsables politiques constituent des objectifs certes ambitieux, mais à la mesure de l’enjeu. » Avant d’ajouter : « La probabilité que cette élection accouche, en l’état, d’une crise grave est élevée. Il incombe à l’ensemble des acteurs politiques ivoiriens, épaulés par des personnalités et des institutions africaines, de faire tout leur possible pour l’éviter. »
Avant d’insister : « Cette élection devait être l’occasion de clore une longue crise et de transmettre le pouvoir à une nouvelle génération. Au lieu de cela, ce pays clef de l’Afrique de l’Ouest s’oriente vers une nouvelle impasse, à une période où plusieurs autres États de la région traversent aussi des crises potentiellement déstabilisatrices. »