À un mois de la présidentielle en Côte d’Ivoire, l’ONG International Crisis Group est sortie de son silence. L’organisation indépendante a affirmé que les différents acteurs politiques, accompagnés par des institutions régionales et continentales ont intérêt à s’accorder sur un court report du scrutin, à cause des nouvelles violences survenues dans le pays.
Présidentielle, voici la proposition de l’ONG International Crisis Group
L’International Crisis Group est une organisation indépendante engagée dans la prévention des guerres et l’élaboration des politiques qui bâtiront un monde plus pacifique. Cette ONG qui suit de près l’évolution de la situation politique en Côte d’Ivoire explique sur son site internet que « les tensions autour de l’élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre prochain ont provoqué au moins quatorze morts depuis la mi-août » et « laissent craindre un nouvel épisode de violences entre des forces politiques antagonistes qui se disputent le pouvoir depuis 25 ans ». Elle estime que l’élection présidentielle devait logiquement mettre fin à une longue crise et permettre la transmission du pouvoir à une nouvelle génération. « Au lieu de cela, ce pays clef de l’Afrique de l’Ouest s’oriente vers une nouvelle impasse, à une période où plusieurs autres États de la région traversent aussi des crises potentiellement déstabilisatrices », note International Crisis Group.
Face à cette situation, l’organisation non gouvernementale est favorable à « un court report de l’élection » qui « offrirait une chance de sortir de la confrontation actuelle à travers un dialogue et d’apurer le contentieux qui rend improbable l’organisation d’une élection apaisée et transparente le 31 octobre ». International Crisis Group est convaincu que l’annonce de la candidature d’Alassane Ouattara pour un 3e mandat « a bouleversé une scène politique encore marquée par les profonds clivages de l’élection de 2010, qu’un bilan économique positif n’a pas permis de réduire ».
Pour International Crisis Group, « il est difficile de concevoir comment, dans un tel climat de confrontation et de défiance, l’élection du 31 octobre pourrait avoir lieu sans heurts et comment ses résultats pourront être acceptés par l’ensemble des parties » et le « report de l’élection, même de courte durée, et l’organisation d’un dialogue politique visant à apurer le contentieux actuel sont des objectifs ambitieux, mais qui semblent être aujourd’hui la meilleure solution pour éviter à la Côte d’Ivoire de plonger dans un nouvel épisode violent de la longue crise qu’elle traverse ».