Pulchérie Gbalet a été arrêtée dans la nuit du 15 au 16 août 2020. Plus d’un mois après son interpellation, la présidente d’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI) croupit derrière les barreaux. Jeudi 24 septembre, les avocats de cette figure de la société civile ont animé une conférence de presse.
Les avocats de Pulchérie Gbalet tapent du poing sur la table
C’est dans la nuit du 15 au 16 août 2020 que Pulchérie Gbalet a été interpelée. On apprendra plus tard auprès de Me Lambert Kouamé Béné que la première responsable d’Alternative citoyenne ivoirienne est accusée « d’incitation à la révolte, appel à une insurrection, troubles à l’ordre public, violence et voie de fait ». Il faut savoir qu’elle a notamment appelé à une manifestation contre un 3e mandat d’Alassane Ouattara. Depuis le mercredi 19 août, la présidente de l’ACI est détenue à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA).
Face à la presse le jeudi 24 septembre, les avocats de Pulchérie Gbalet ont battu en brèche les arguments brandis par la Secrétaire d’Etat auprès du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des droits de l’Homme, chargée des Droits de l’Homme, Aimée Zebeyoux, contre leur cliente. « La toxine accusatrice semble bien ne pas limiter sa propagation, lorsque dans une intervention, une autorité, anciennement frappée du sceau de défenseure des droits de l’homme, en l’occurrence madame la secrétaire d’État en charge des droits de l’Homme, a trouvé juste de qualifier lors d’une rencontre en date du 17 septembre 2020, avec d’autres organisations en l’espèce, en ce qui concerne la procédure ayant cours sur nos clients, de « flagrant délit ». À moins que, l’on ne se situe en face d’un code de procédure pénale différent de celui ordinairement usité, ladite procédure servie à nos clients est loin de s’apparenter à celle applicable au flagrant délit. C’est d’ailleurs élémentaire de le vérifier, sinon que notre cliente serait présentée devant une juridiction de jugement dès son interpellation. Aussi, aucune information judiciaire ne serait ouverte pour la même cause », ont martelé les avocats de Pulchérie Gbalet.
Dans la foulée, les conférenciers ont laissé entendre que « les sorties médiatiques semblent avoir pour seul objectif de muer un principe sacro-saint qu’est «la présomption d’innocence» en un autre hautement diabolique qu’on qualifierait de « présomption de culpabilité » ». Les avocats n’ont pas manqué de rappeler que depuis plus d’un mois, Pulchérie Gbalet est incarcérée sans que sa culpabilité ne soit pas prouvée.