Doumbia Major voit d’un mauvais oeil la décision d’Affi N’guessan de rejoindre Henri Konan Bédié dans le mouvement de désobéissance civile lancé par le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Le fondateur du CPR (Congrès panafricain pour la République) a eu une sortie musclée contre le candidat du Front populaire ivoirien (FPI) à la présidentielle du 31 octobre 2020.
Doumbia Major en colère contre Affi N’guessan
Mercredi 23 septembre 2020, Pascal Affi N’guessan, en course pour la conquête du fauteuil présidentiel, accompagné d’Albert Mabri Toikeusse, s’est rendu chez Henri Konan Bédié. « Nous avons rencontré le président Henri Konan Bédié pour réaffirmer notre engagement dans la lutte pour la démocratie, pour des élections justes et transparentes. Donc notre détermination à prendre toute notre part dans l’appel à la désobéissance civile que le président Henri Konan Bédié a lancé. Nous sommes en phase sur cette démarche, nous sommes en phase avec les objectifs recherchés », a déclaré l’ancien Premier ministre ivoirien après les échanges.
Le candidat du Front populaire ivoirien fait partie des quatre candidats dont le dossier de candidature a été retenu par le Conseil constitutionnel. Cependant, il refuse de prendre part au scrutin tant que les exigences de l’opposition ne sont pas satisfaites. Les opposants ivoiriens exigent la dissolution du Conseil constitutionnel et de la Commission électorale indépendante (CEI), mais également la libération des prisonniers politiques, le retour des exilés et le retrait de la candidature d’Alassane Ouattara.
Un jour après la visite d’Affi N’guessan, Doumbia Major est monté au créneau pour tirer à boulets rouges sur l’ex-Premier ministre de Laurent Gbagbo. Dans une publication sur sa page Facebook, le président du Congrès panafricain pour la République a ouvertement attaqué le natif de Bouadikro. « Affi N’guessan c’est le plus inconséquent des acteurs de la scène politique ivoirienne. De manière imagée, il peut être comparé à quelqu’un qui acceptait un salaire de 100 000 francs et qui à la suite d’une augmentation salariale inattendue, qui fait passer son salaire de 100 000 à 150 000, trouve paradoxalement que son salaire est trop petit et qu’il doit démissionner pour salaire insuffisant », a martelé Doumbia Major.
Selon Doumbia Major, Affi N’guessan « a accepté que l’opposition ait trois représentants au sein de la CEI contre trois représentants pour le parti au pouvoir » et il « a donné son accord, par sa signature, pour cette répartition ». Mais il avoue ne pas comprendre pourquoi l’ancien ministre de l’Économie, de l’Industrie et des Finances sous la transition militaire estime que la CEI est déséquilibrée.
« Voici quelqu’un qui s’est battu pour conserver la coquille vide du FPI, en jouant le rôle d’opposant cosmétique toutes ces années, contre ses propres camarades, il a suffi qu’un petit voyou oisif affirme qu’il sera le De Gaulle en exil qui renversera le pouvoir en place, en soutenant lors d’une conférence de presse qu’il n’y aura pas d’élections en 2020, pour qu’Affi N’guessan accorde du crédit aux divagations de ce putschiste invétéré, pour se rétracter d’un processus qu’il avait cautionné jusqu’ici », s’est étonné Doumbia Major.