Expulsée de la Côte d’Ivoire le 2 décembre 2020, Nathalie Yamb, conseillère exécutive de Mamadou Koulibaly, le fondateur de LIDER (Liberté et démocratie pour la République, opposition), ne manque aucune occasion pour tirer à boulets rouges sur le pouvoir d’Alassane Ouattara. Depuis la Suisse où elle est désormais établie, celle que l’on surnomme la « dame de Sotchi », vient de lancer un appel au président ivoirien.
Depuis la Suisse, Nathalie Yamb envoie un message à Ouattara
Début décembre 2019, les relations entre Nathalie Yamb et le pouvoir d’Abidjan, déjà tendues, se sont envenimées. La conseillère exécutive de Mamadou Koulibaly a été convoquée à la préfecture de police d’Abidjan par le service des enquêtes générales de la Police nationale. « Vous êtes prié de vous présenter à la Préfecture de Police d’Abidjan au service des Enquêtes générales sur la route d’Abobo ancien Motoragri », pouvait-on lire dans la convocation émise par le commissaire Begromissa Alain. C’était le vendredi 29 novembre 2019. Finalement, c’est le lundi 2 décembre que la cadre de Liberté et démocratie pour la République s’est rendue dans les locaux de la préfecture de police en compagnie de ses avocats.
« Après une heure, le préfet de police est arrivé. Il a demandé à rencontrer Nathalie Yamb et son avocat. Nous autres, nous avons attendu dans son bureau. Ils sont allés en discussion et puis une heure et demie après, il est revenu nous voir pour dire qu’il présume que nous avons des occupations et qu’il serait bien que nous allions vaquer à nos occupations parce que ça peut durer », avait confié le maire d’Azaguié, mentor de Nathalie Yamb. Plus tard, la « dame de Sotchi » a été expulsée de la Côte d’Ivoire pour « activités incompatibles avec l’intérêt public ».
Installée en Suisse, Nathalie Yamb refuse de se plonger dans un silence et continue de critiquer la gouvernance d’Alassane Ouattara. La Côte d’Ivoire se prépare à tenir une élection présidentielle en vue de désigner son dirigeant pour les cinq années à venir. Mais l’atmosphère est tendue entre le parti au pouvoir et l’opposition, faisant craindre une crise postélectorale. Pour la Camerouno-suisse, le chef de l’Etat ivoirien gagnerait à s’inspirer de l’exemple de Jerry Rawlings, qui a conduit la République du Ghana du 31 décembre 1981 au 7 janvier 2001.
« Il y a élection présidentielle au Ghana en décembre 2020. Mais nulle part on entend parler de violence, crise électorale, changement de Constitution, ordonnance… Tout ça, c’est grâce à ce monsieur et au cadre législatif électoral qu’il a mis en place. On va pas s’en inspirer ? », s’est interrogée Nathalie Yamb sur son compte Twitter. Cependant, les propos de Nathalie Yamb ont été critiqués par des internautes.
« C’est parce que le Ghana a une classe politique responsable qui respecte les institutions ghanéennes, qu’elles soient en leur faveur ou pas », a répondu l’un d’eux. « C’est parce que les institutions du Ghana sont solides, que le peuple a été éduqué et que le changement de mentalité impulsé par JJR a été pérenne. Sinon, le Ghana a longtemps été la capitale de l’instabilité et de la corruption. Il suffit d’un bon leader pour changer la destinée d’un pays », s’est défendue la Camerounaise.