La tension politique est à son comble en Côte d’Ivoire ces derniers mois. Albert Toikeusse Mabri, ancien vice-président du RHDP, tient pour responsable Alassane Ouattara, qui est candidat à sa propre succession à un 3e mandat. Le village du président de l’UDPCI vient d’ailleurs de descendre dans la rue pour protester contre le 3e mandat du président ivoirien.
À Zouan-Hounien comme sur RFI, Mabri Toikeusse maintient la pression sur Ouattara
Débarqué du Gouvernement ivoirien pour son refus de soutenir le candidat du RHDP d’alors, feu Amadou Gon Coulibaly, Albert Toikeusse Mabri s’était porté candidat à l’élection présidentielle de 2020. Mais son dossier a été rejeté par le Conseil constitutionnel pour insuffisance de parrainage. Le Président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) a donc rejoint la famille de l’opposition ivoirienne, appelant à une désobéissance civile contre le pouvoir d’Abidjan.
Invité Afrique de RFI, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique n’est pas passé par quatre chemins pour imputer les violences politiques actuelles au camp présidentiel. « Nous sommes dans la violence malheureusement par le fait du gouvernement », a lancé Mabri, avant d’expliquer : « Nous avons vu des marches à Abidjan et à l’intérieur du pays, et à chaque fois qu’il y avait des tentatives de regroupement de l’opposition, mais aussi des organisations de la société civile, elles ont été réprimées. » Justifiant l’appel à la désobéissance civile lancé par Henri Konan Bédié et les partis d’opposition, Mabri fait remarquer que « le peuple ivoirien ne peut pas se soumettre à des décisions antidémocratiques ».
Poursuivant sur cette défiance à ses anciens compagnons de la majorité présidentielle, Dr Abdallah Albert Toikeusse Mabri déclare : « Nous demandons donc que, par tous les moyens, les Ivoiriens qui déjà depuis plusieurs semaines sont dans les rues à Abidjan et dans toutes les villes, dans les campagnes de Côte d’Ivoire, que ces populations leur demandent davantage et montrent qu’il n’y a pas d’adhésion au sens que le gouvernement et le président Ouattara donnent aujourd’hui à la conduite de la Côte d’Ivoire. Il faut le démontrer par la mobilisation, par tous les moyens, faire en sorte que là, le gouvernement recule et que l’application de la Constitution, des lois de la République, la préservation des libertés individuelles et de la démocratie permettent à la Côte d’Ivoire d’organiser une élection présidentielle crédible, transparente dans les résultats desquels nous nous reconnaissons tous. »
Cet appel est visiblement entendu par les siens, car, ce lundi 21 septembre 2020, nous apprenons que la population de Zouan-Hounien, localité dont est issu le Président de l’UDPCI, est descendue dans la rue pour protester contre un 3e mandat d’Alassane Ouattara.