La personnalité ivoirienne qui dirige le Conseil constitutionnel (CC) est toujours sujette à caution en Côte d’Ivoire. De Paul Yao N’Dré à Mamadou Koné, Fanny Pigeaud tente de trouver des similitudes qui pourraient susciter des suspicions.
Fanny Pigeaud: « Mamadou Koné, proche d’Alassane Ouattara »
Flash-back dix années plus tôt. Le Professeur Paul Yao N’Dré était le président du Conseil constitutionnel lors de l’élection présidentielle de 2010. Alors que la Commission électorale indépendante (CEI) version Youssouf Bakayoko avait proclamé Alassane Ouattara comme le vainqueur de ce scrutin, le Conseil constitutionnel, institution judiciaire qui se prononce en dernier ressort en matière d’élection présidentielle, a déclaré Laurent Gbago réélu. Ainsi éclata une crise postélectorale qui a officiellement fait 3 000 morts.
De nombreux observateurs, appuyés par les médias internationaux, indiquaient que le Professeur Yao Paul N’Dré a fait annuler des résultats de certaines circonscriptions proches d’Alassane Ouattara pour faire gagner Laurent Gbagbo, dont il était réputé très proche. La suite, on la connait. Le candidat du RHDP a été finalement reconnu par la communauté internationale, et son adversaire expulsé du palais présidentiel à coup de bombe.
Dix années après, les circonstances semblent être similaires. Le Magistrat hors hiérarchie, Mamadou Koné, ancien Garde des Sceaux, ministre de la Justice, est nommé président du Conseil constitutionnel. Son ancien secrétaire général au CC, le Magistrat Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, est à la présidence de la Commission électorale indépendante (CEI).
Cette configuration n’a pas échappé à la curiosité de la journaliste française Fanny Pigeaud, qui a décidé d’attirer l’attention de l’opinion par ce tweet : « En 2010, les médias occidentaux précisaient systématiquement que le président du Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire d’alors, Paul Yao N’Dré, était un «proche » du président sortant Laurent Gbagbo. Font-ils aujourd’hui le même rappel à propos de Mamadou Koné et de Ouattara ? »
À moins de deux mois de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, la réponse à cette interrogation aura bien son pesant d’or pour éviter que la Côte d’Ivoire retombe dans les travers du passé.