En fin de mandat, Fatou Bensouda est dans le viseur des États-Unis. L’administration Trump vient d’infliger une lourde sanction à la Procureure de la CPI. La juridiction de La Haye a aussitôt réagi à cette sanction.
Fatou Bensouda sous le coup d’une sanction réservée « aux criminels de guerre et aux terroristes internationaux »
Les ennuis de Fatou Bensouda ont commencé le jour où elle a envisagé l’ouverture d’une enquête sur des opérations de soldats américains en Afghanistan. Mike Pompeo, chef de la diplomatie américaine, avait alors déclaré en mars 2019 : « J’annonce aujourd’hui une politique de restrictions de visas américains contre les personnes directement responsables pour toute enquête de la CPI contre des militaires américains ». Mettant en oeuvre ces menaces, l’Administration Trump vient de mettre Fatou Bensouda, procureure en chef de la Cour pénale internationale, et l’un de ses principaux collaborateurs, sur la liste des « sanctions historiquement réservées aux criminels de guerre et aux terroristes internationaux ».
Cette sanction est d’autant plus lourde que la Cour de La Haye « condamne les sanctions économiques imposées plus tôt dans la journée par les États-Unis à l’encontre du Procureur de la Cour et d’un membre de son Bureau ». Pour la CPI, ces sanctions « constituent une nouvelle tentative d’interférer avec l’indépendance de la justice et des poursuites de la Cour et son travail crucial pour lutter contre les crimes graves qui touchent la communauté internationale, conformément au Statut de Rome de la CPI ».
Poursuivant, Fadi El Abdallah, porte-parole de la CPI, a ajouté : « Ces actes coercitifs dirigés contre une institution judiciaire internationale et ses fonctionnaires, sont sans précédent et constituent de graves attaques contre la Cour, le système de justice pénale internationale du Statut de Rome et l’état de droit en général. »
Avant d’indiquer : « La Cour continue d’appuyer fermement son personnel et sa mission de lutter contre l’impunité pour les crimes les plus graves du monde au regard du droit international, de manière indépendante et impartiale, conformément à son mandat. Ce faisant, la Cour bénéficie du soutien et de l’engagement résolus des deux tiers des États du monde qui sont parties au Statut de Rome. »
Notons que la Procureure Fatou Bensouda est en fin de mandat à la CPI. Son successeur prendra effectivement fonction le 15 juin 2021. Ces sanctions américaines s’annoncent-elles comme une descente aux enfers de la Procureure gambienne au terme de son mandat au parquet de la CPI ?