Dans une analyse sur la situation sociopolitique ivoirienne, le Cardinal Jean-Pierre Kutwa a présenté les dangers qui guettent la Côte d’Ivoire à l’orée du scrutin présidentiel du 31 octobre prochain. Mais des proches du pouvoir ont assimilé cette sortie du patron du clergé ivoirien comme un coup de pouce qu’il donne à une opposition ivoirienne essoufflée. Joël N’Guessan, cadre du RHDP, n’a donc pas manqué de tancer sévèrement le guide religieux.
Joël N’Guessan : « Jean Pierre Kutwa, évêque émérite de l’opposition ivoirienne »
Joël N’Guessan est en colère. C’est le moins que l’on puisse dire après sa sortie musclée contre certains acteurs de l’opposition ivoirienne et surtout contre le Cardinal Jean-Pierre Kutwa. En effet, des groupements politiques de l’opposition et la société civile ont tenu des manifestations de rue pour protester contre la candidature d’Alassane Ouattara à un « 3e mandat ».
Des manifestations ont été émaillées de violences, avec à la clé, des morts, des blessés et de nombreux dégâts matériels. Mais après la clôture des dépôts de candidature à la Commission électorale indépendante, l’ancien ministre des Droits de l’homme a appelé les acteurs politiques à se référer à la décision du Conseil constitutionnel, seule institution habilitée à se prononcer en dernier ressort sur la validation ou non des candidatures.
Le membre du Bureau politique du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a par ailleurs réagi à la sortie de Monseigneur Jean-Pierre Kutwa. « Le cardinal Jean Pierre Kutwa apparaît de plus en plus comme l’évêque émérite de l’opposition ivoirienne et il embouche la trompette des risques de troubles », a déploré l’ancien membre du MFA, avant de faire remarquer : « Cependant, ce qu’il manque de dire, c’est que la paix et la réconciliation ne se gagnent pas dans les paroles et les écrits, mais dans les cœurs et les esprits. »
Poursuivant, l’ancien porte-parole de l’ex-RDR a appelé le représentant du Pape François et autres leaders religieux à « prêcher la paix et la réconciliation dans les paroisses, dans les églises et dans les mosquées et surtout exhorter les fidèles religieux à la prière que de faire des déclarations à relent politique sur la place publique et dans les médias ». Et Joël N’Guessan de conclure en ces termes : « Nous refusons d’être des prophètes du malheur qui annoncent l’apocalypse. »