Emmanuel Macron se prépare à recevoir Alassane Ouattara à l’Élysée. Le président français, très attendu sur dossier du 3e mandat, échangera avec son homologue ivoirien sur l’épineuse question. Depuis les bords de la lagune Ébrié, Henri Konan Bédié s’invite dans le débat.
Bédié parle à Emmanuel Macron sur le 3e mandat de Ouattara
Le président français Emmanuel Macron s’est vite réjoui de la décision d’Alassane Ouattara de ne pas briguer un 3e mandat. « Je salue la décision historique du président Ouattara, homme de parole et homme d’État, de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Ce soir, la Côte d’Ivoire donne l’exemple », avait écrit l’actuel locataire de l’Élysée. Mais depuis que le chef de l’État ivoirien a décidé de faire une volteface et de se présenter à la présidentielle du 31 octobre 2020, le successeur de François Hollande ne s’est pas encore prononcé. Le président français a maintes fois été interpelé par l’opposition ivoirienne qui soutient que la candidature d’Alassane Ouattara est illégale au regard de la Constitution.
Selon une information fournie par Jeune Afrique, Emmanuel Macron et Alassane Ouattara devraient se rencontrer le 1er ou 2 septembre 2020 en France. La question de la candidature du chef de file du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) devrait être au centre des discussions. L’occasion sera donnée au numéro un français de donner sa position sur le sujet. Tranquillement installé à Daoukro, Henri Konan Bédié attend ce rendez-vous entre Macron et Ouattara, mais ne reste pas sans rien faire. En effet, le patron du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) a confié à Le Monde qu’il a envoyé un courrier à Emmanuel Macron.
« J’ai informé par écrit le président Macron de la situation en Côte d’Ivoire. Dans ce document, il constatera que l’état des lieux est des plus inquiétants. La violence sévit au pays, le droit constitutionnel de manifester est dénié au peuple de Côte d’Ivoire, des emprisonnements arbitraires se produisent chaque jour et des élus sont jetés en prison sans tenir compte de leur immunité parlementaire », a révélé le « sphinx » de Daoukro. Il n’est pas le premier opposant ivoirien à s’adresser à Emmanuel Macron. Guillaume Soro, en exil en France, a également écrit une note au président français.