L’ Union pour la paix en Côte d’Ivoire (UPCI), formation politique membre de l’opposition, ne présentera pas de candidat au scrutin présidentiel du 31 octobre 2020. Me Soro Brahima, président du parti, a donné les raisons qui fondent cette décision, dimanche 30 août 2020, lors d’une conférence de presse.
Soro Brahima (UPCI) à Ouattara: « Votre candidature constitue l’exemple parfait du précédent dangereux »
«J’ai décidé, en accord avec les valeurs, les idéaux de paix et d’unité de la nation promus par l’UPCI, de me retirer provisoirement du processus électoral en cours », a annoncé Me Soro Brahima, président de l’Union pour la paix en Côte d’Ivoire, lors d’une conférence de presse tenue au siège de son parti sis à Cocody. L’UPCI a par ailleurs rassuré que son président dispose du quota requis de parrainage pour faire acte de candidature à cette élection.
La décision du retrait de Me Soro Brahima est mise sur le compte de l’atmosphère de violence qui prévaut en Côte d’Ivoire à quelque deux mois du déroulement du scrutin présidentiel d’octobre. L’ UPCI et son candidat disent ne pas vouloir « se rendre complices du suicide vers lequel le président Alassane Ouattara est en train de conduire la Côte d’Ivoire ».
La Côte d’Ivoire a en effet replongé dans un cycle de violence depuis l’annonce, le 6 août dernier, du président Ouattara de rempiler pour un 3e mandat jugé anti-constitutionnel par la quasi-totalité de l’opposition politique. Les manifestations de contestation ont parfois donné lieu à de violents heurts entre manifestants et Forces de l’ordre ou à certains endroits, à des affrontements intercommunautaires, occasionnant des morts d’hommes, des blessés et des arrestations dont celles de responsables politiques et de la société civile.
C’est pourquoi, Me Soro Brahima attire une fois encore l’attention du président Ouattara sur les risques de sa volonté d’exclure de la course à la présidence, certains leaders politiques (Guillaume Soro et Laurent Gbagbo) mais également, de maintenir sa décision « impopulaire » de briguer un troisième mandat « anti-constitutionnel ».
«Le mandat que vous entendez quérir auprès du Peuple ivoirien n’est pas seulement anticonstitutionnel, il pose avant tout, un grave problème d’éthique en politique et de confiance du peuple en la parole de ses dirigeants. Votre candidature constitue, à cet effet, l’exemple parfait du précédent dangereux », a clamé le juriste, qui demande un report de l’élection en vue de l’ouverture d’un dialogue inclusif.
Lequel dialogue permettra le règlement des différends entre pouvoir et opposition au sujet de l’application de l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme, sur la Commission électorale indépendante (CEI), la mise en place d’un fichier électoral crédible, le respect de la Constitution et l’exclusion de certains candidats de la course.