Pulchérie Gbalet est catégoriquement opposée à un 3e mandat d’Alassane Ouattara, 78 ans, à la présidentielle du 31 octobre 2020. La candidature du président ivoirien fait face à une violente opposition de ses adversaires politiques, mais également de la présidente d’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI), arrêtée par le pouvoir dans la nuit du 15 au 16 août. Michel Larive, un député français, a ouvertement dénoncé l’arrestation de cette figure de la société civile.
Un député français appelle à la libération de Pulchérie Gbalet
Dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 août 2020, Pulchérie Gbalet a été arrêtée après avoir appelé à des manifestations contre un 3e mandat d’Alassane Ouattara. Selon Me Lambert Kouamé Béné, l’avocat de la présidente d’Alternative citoyenne ivoirienne, elle est « inculpée d’incitation à la révolte, appel à une insurrection, troubles à l’ordre public, violence et voie de fait ». Mercredi 19 août, elle a été placée sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), avant d’être inculpée pour « troubles à l’ordre public ».
Dans un communiqué, Michel Larive, un député français, a appelé à la libération de Pulchérie Gbalet. « J’apprends aujourd’hui avec tristesse et consternation la détention d’une des figures de la contestation démocratique et populaire qui a lieu actuellement en Côte d’Ivoire : Madame Pulchérie Gbalet, sociologue et présidente d’une importante ONG », a-t-il déclaré d’emblée. Ce parlementaire issu de la France Insoumise estime que l’arrestation de Pulchérie Gbalet, à l’approche des élections présidentielles, pourrait être le signe « d’un embrasement de la situation politique ivoirienne ».
« En lui adressant une question écrite le 10 août dernier, j’avais déjà fait part à M. le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian de mes inquiétudes concernant l’annonce de cette troisième candidature du chef d’État ivoirien », a écrit Michel Larive dans sa note. Poursuivant, il a cherché à savoir si « à l’heure où M. Alassane Ouattara passe ses vacances en France et est le prochain grand invité d’Emmanuel Macron à l’Élysée, les 1er et 2 septembre », la France va « prendre position sur ce dossier et dénoncer les atteintes aux principes démocratiques les plus fondamentaux ». « À l’instar des avocats de Madame Pulchérie Gbalet et des associations de défense des droits de l’homme, il est de notre devoir d’exiger la libération de Madame Pulchérie Gbalet », a conclu l’homme politique français.